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30 octobre 2017 1 30 /10 /octobre /2017 17:08
Le rôle de Staline et de Trotski dans la Révolution d'Octobre

Dieter Klauth, MLPD rédaction spécialisée en histoire du Rote Fahne, N ° de publication A10 pour la «Discussion sur Internet internationale sur l'importance de la révolution du 100 octobre», 28 août 2017

 

L'évaluation du rôle de Staline dans et pour la Révolution d'Octobre est d'une grande importance toujours actuelle pour le mouvement Révolutionnaire international.

 

En raison de son bannissement au cercle polaire depuis 1913, Staline avait été exclu du travail de parti – seulement la Révolution bourgeoise-démocratique de Février 1917 lui apporta la liberté. Contrairement à certaines exagérations qui furent diffusées ultérieurement par son entourage, il constata lui-même en 1926 : « Finalement je me souviens de l'année 1917 lorsque je fus envoyé à Leningrad, par la volonté du parti, après mes séjours dans des prisons et lieux de banissement. Là, dans le cercle des ouvriers russes, dans la proximité immédiate du grand maître des prolétaires de tous les pays, du camarade Lénine, dans la tempête des grandes batailles entre le prolétariat et la bourgeoisie, sous les conditions de la guerre impérialiste, j'ai pour la première fois appris à comprendre ce que signifie être un dirigeant du grand parti de la classe ouvrière. ...Là, en Russie, je suis devenu, sous la direction de Lénine, un maître de la Révolution. » (Stalin, Werke, t. 8, p.155-156 ; TDLR) Au cours de son activité Révolutionnaire, entamée en 1898, Staline mena, outre son rôle d'organisateur inlassable de luttes ouvrières avant 1917, un débat idéologico-politique dans deux domaines qui étaient de la plus haute importance pour le succès ultérieur de la Révolution d'Octobre.

 

La solution de la question paysanne fut le problème principal de la stratégie et tactique révolutionnaires en Russie tsariste. Sur l'exemple de Lénine, dont le premier ouvrage théorique s'occupa du développement de l'agriculture, Staline reprit cette question à temps. Il s'opposait à des idées illusoires du parti des sociaux-révolutionnaires, qui voulaient développer un « socialisme » à partir des villages en distribuant des terres, sans mettre en cause le mode de production capitaliste. Il souligna l'importance des paysans comme alliés principaux contre les idées opportunistes des Menchéviks qui accordaient le rôle dirigeant dans la lutte contre le tsarisme à la bourgeoisie. Sans satisfaire les revendications de terres des paysans par l'expropriation révolutionnaire des grandes propriétés foncières, la réalisation de la Révolution d'Octobre n'aurait pas été possible. Ce faisant, il était évident que la création de millions de fermes individuels ne pouvait, tout d'abord, pas présenter un mode de production socialiste – mais l'agriculture était soumise à la direction politique du prolétariat, à la dictature démocratique des ouvriers et paysans. En 1906, Staline souligna: « Il faut poser chaque question de façon dialectique, c'est-à-dire, nous ne devons jamais oublier que tout change, que tout a son temps et son lieu, et que, en conséquence, nous devons poser les questions aussi en concordance avec les conditions concrètes. Cela est la première condition préalable pour la solution de la question agraire. » (Stalin, Werke, t. 1, p. 204 ; TDLR) Trotski par contre proclama en 1917 de façon unilatérale „À bas le tsar, à nous le gouvernement ouvrier ». Il considérait la dictature du prolétariat être dirigée contre les paysans, ce qui fut rejeté par Lénine et Staline.

 

La deuxième clé pour la réalisation avec succès de la Révolution d'Octobre fut la solution correcte de la question nationale. À cette fin, Staline avait, en 1913, par son ouvrage fondamental « Le marxisme et la question nationale », mené des batailles préliminaires idéologiques importantes pour les Bolchéviks . En mars 1917, il présenta un « plan positif » sur cette base : « La base sociale de l'oppression nationale, du pouvoir qui l'inspire, c'est l'aristocratie provinciale en déclin ... Écarter l'aristocratie féodale de la scène politique, lui arracher le pouvoir – cela signifie justement liquider l'asservissement national et créer les conditions factuelles nécessaires à la liberté nationale. Il s'agit de proclamer donc : 1. l'autonomie politique (pas fédération) des territoires qui forment un territoire économique clos avec un mode de vie particulier et une composition nationale de la population, et où la 'correspondance » et les 'cours' doivent avoir lieu en langue maternelle ; 2. le droit à l’autodétermination pour ces nations qui pour l'une ou l'autre raison ne peuvent pas rester dans le cadre d'un ensemble étatique. » (Stalin, Werke, t. 3, p. 15-18 ; TDLR) Il s'ensuit que Staline devint commissaire (= ministre) aux affaires des nationalités après la Révolution.

 

Dans la stratégie et tactique pour la transition de la révolution bourgeoise-démocratique à la révolution socialiste, les Bolchéviks avaient temporairement fait preuve d'incertitudes au début de 1917 qui furent surmontées, après le retour de Lénine de l'exil, par ses thèses d'avril. Staline constata de façon autocritique : « En tâtant, le parti essaya d'arriver à cette nouvelle orientation. Il suivit une politique de pression par les Soviets sur le Gouvernement Provisoire dans la question de la paix, et ne put pas se décider de faire immédiatement le pas en avant … vers le nouveau mot d'ordre ' Pouvoir des Soviets '... Cette conception erronée, je l'ai partagée à l'époque avec d'autres camarades du parti, et ce fut seulement à la mi-avril que j'ai rompu complètement avec elle, lorsque je me suis associé aux thèses de Lénine. » (Stalin, Werke, t. 6, p. 298 ; TDLR)

 

Lors du congrès de parti suivant en mai, Staline fut réélu au Comité central après cette longue période de bannissement, et travailla dans son bureau politique comme collaborateur le plus proche de Lénine. Lorsque, après l'insurrection échouée de juillet 1917, les Bolchéviks furent de nouveau contraints à la clandestinité et que Lénine dut quitter le pays, il assuma la direction opérative du parti. Le coup militaire de Kornilov en août 1917 aggrava la situation. Dans les mémoires de Stanislav Pestkovski, publiés en 1922, est dit à ce propos : „Dans les jours de l'affaire de Kornilov, je rencontrais souvent Staline dans l'institut Smolny … Là, je constatai que le travail principal pour préparer la Révolution d'Octobre avait été fourni par trois membres du comité central, Staline, Swerdlov et Dzerjinski. Le comité de Petrograd et l'organisation militaire travaillaient sous leur direction. Ce fut Staline à qui avait été confié la direction exclusive du côté politique des préparations. De même, il fut le directeur de l'organe du parti … aucune conférence de parti, aucune réunion organisationnelle de quelconque importance eurent lieu sans que Staline y prît la parole. Par conséquent, les membres actifs du parti le connaissaient très bien. »* Cependant, Staline fut moins connu du public – ce qui résultait dans le fait que des observateur extérieurs comme par exemple John Reed dans son livre « 10 jours qui ébranlèrent le monde » méconnurent le rôle réel de Staline et mirent plutôt Trotsky en lumière. Seulement au 6e Congrès en août 1917, Trotski, sur la proposition de Staline, fut admis au parti. Au même congrès fut rejeté la motion inspirée par Trotski qui disait de prendre les mesures pour la prise de pouvoir seulement après le succès de la révolution en Europe de l'Ouest. Lorsque plus tard Trotski tenta de se présenter comme le véritable dirigeant de la Révolution d'Octobre, Staline constata de façon lapidaire : « Portons-nous maintenant vers la légende quant au rôle particulier de Trotski lors de l'insurrection d’octobre. Les Trotskistes s'affairent à diffuser la rumeur que Trotski aurait été l'inspirateur et le dirigeant unique de l'insurrection d'Octobre … Loin de moi l'idée de vouloir contester le rôle sans doute important de Trotski lors de l'insurrection. Cependant je dois dire que Trotski, lors de l'insurrection d'Octobre, avait en aucun cas joué en rôle particulier ni aurait pu le faire, qu'il a, en tant que président du Soviet de Petrograd, seulement exécuté la volonté des instances données dans le parti qui avaient dirigé chaque pas de Trotski. » (Staline, Werke, t. 6, p. 293 ; TDLR) En réalité, le comité de cinq camarades, qui avait été élu pour la direction imminente de l'insurrection, fut composé de Sverdlov, Dzerjinski, Bubnov, Ouritski et Staline – Trotski reçut de celui-ci ses instructions.

 

Dieter Klauth, MLPD rédaction spécialisée en histoire du Rote Fahne

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23 octobre 2017 1 23 /10 /octobre /2017 08:23

Source ICI

 

Cher »e »s camarades, cher »e »s ami »e »s,

Vous savoir rassemblé-es en ces moments face à ces abominables murs et autres miradors nous apporte ici, beaucoup de force et nous fait chaud au coeur. L’ambiance, toute l’ambiance change dans ces sinistres lieux quand l’écho de la vie agissante vient percuter la platitude sans nom d’une quotidienne carcérale mortifère … ainsi, si près de nos cellules, la résonance de votre présence suscite beaucoup d’émotion et autant d’enthousiasme…
Certainement camarades, les diverses initiatives solidaires que vous avez su développer tout au long de cette 33e année de captivité, non seulement ont participé efficacement à démasquer l’absurdité de l’acharnement judiciaire et la vengeance d’État, mais surtout elles ont apporté un cinglant démenti à tous ceux et celles qui misaient sur l’essoufflement de votre élan solidaire.
Bien entendu Camarades, vous n’êtes pas sans savoir que c’est aussi grâce à cette mobilisation dans la diversité de l’engagement que les protagonistes révolutionnaires ici dans les geôles de la république ainsi qu’ailleurs, arrivent à tenir debout derrière les abominables murs en dépit des toutes ces années de captivité…


Force est de constater Camarades, que la politique d’anéantissement dont font l’objet les protagonistes révolutionnaires incarcérés, est vouée immanquablement à l’échec dans la mesure où l’on assume la solidarité sur le terrain de la lutte anticapitaliste/anti-impérialiste. On n’y insiste jamais assez camarades, ce n’est qu’en assumant la solidarité sur le terrain de la lutte de classe en cours et dans toutes ses dimensions que l’on apporte le soutien le plus efficace à nos camarades prisonniers.


À l’aube de cette 34e année de captivité, vous êtes toujours là Camarades, sur le terrain de la lutte et vos multiples initiatives réconfortent et fortifient plus que jamais ma résolution et ma détermination. À mes côtés ici des valeureux camarades basques résistent toujours, et depuis tant d’années. L’aménagement des peines ainsi que la « suspension des peines pour raison médicale » sont systématiquement refusés du moment où l’en est militant  basque. Le cas du Camarade Ibon Fernandez est symptomatique à cet égard. Et pourtant on aurait pu s’attendre à autre chose suite à l’initiative toujours en cours de leur principale organisation de lutte.
Ceci dit Camarades, des geôles sionistes à celles du Maroc, des cellules d’isolement en Turquie à celles encore plus sombres en Grèce, aux Philippines et ailleurs en Europe et de par le monde, c’est toujours le même constat : au fur et à mesure que la crise du système s’approfondit et se généralise, l’acharnement judiciaire devient un simple élément d’une large panoplie mise à disposition de la contre-révolution préventive. Bien entendu cette panoplie des mesures et des lois ne cesse de s’étoffer toujours plus Camarades en ces temps de crise générale où l’on transforme les mesures de l’État d’urgence en simple loi du droit commun.

 

Camarades, les conditions de détention dans les geôles sionistes ne cessent de s’empirer de jour en jour en dépit des accords conclus lors de la dernière grève de la faim. Et comme vous le savez Camarades, pour y faire face, la solidarité internationale s’avère une arme indispensable…
Bien entendu les masses populaires palestiniennes et leurs avant-gardes révolutionnaires peuvent toujours compter sur votre mobilisation. C’est une belle occasion pour dire au criminel Netanyahou et ses consorts que le peuple palestinien n’est pas seul.
Peut-être faut-il toujours rappeler que plus de 300 enfants, des Fleurs et des Lionceaux, croupissent dans les geôles sionistes dans des conditions particulièrement difficiles.
Peut-être faut-il rappeler que le nombre de détenus administratifs ne cessent de se multiplier. Et certainement le Camarade Salah Hamouri ne sera pas le dernier du moment où l’occupant n’a pas à rendre compte devant les instances internationales de la barbarie et de ses mesures arbitraires qui frappent au quotidien tout un peuple.

 

Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveur des Fleurs et Lionceaux palestiniens !
Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveur des masses populaires en lutte !
Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveur des révolutionnaires qui résistent dans les geôles sionistes et dans les cellules d’isolement au Maroc, en Turquie, en Grèce, aux Philippines et ailleurs de par le monde !
À bas l’impérialisme et ses chiens de garde sionistes et autres réactionnaires arabes !
Honneur aux martyrs et aux masses populaires en lutte !

 

La solidarité, toute la solidarité avec la lutte du peuple palestinien et ses résistants incarcérés !
La solidarité, toute la solidarité avec les camarades grévistes de la faim dans les geôles marocaines !


Honneur aux valeureux combattants du PKK !
Le capitalisme n’est plus que barbarie !

 

Ensemble camarades et ce n’est qu’ensemble que nous vaincrons !
À vous tous camarades mes plus chaleureuses salutations révolutionnaires.

 

 

Votre camarade Georges Abdallah

 

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah – 21 octobre 2017
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19 octobre 2017 4 19 /10 /octobre /2017 20:07

Aujourd’hui, ce sont des dizaines de milliers de salariés mais aussi privés d’emploi, retraités, jeunes qui ont de nouveau fait la démarche de s’engager dans les différentes initiatives proposées par la CGT.


Que ce soit sous forme de débrayages, signatures de pétitions, assemblées générales dans les entreprises, participation aux rassemblements ou manifestations, le refus de subir une dégradation de ses droits au travail reste très fort.


La mobilisation, depuis septembre, a permis de démontrer que le programme libéral de Macron et de son gouvernement, répondant aux exigences patronales, ne remporte pas l’accord des premiers concernés : la jeunesse, les salariés, privés d’emploi et retraités.
Face au dumping social généralisé, à la hausse des inégalités qui en sont la conséquence, la CGT n’acceptera pas la disparition des conquis sociaux.


La succession de contre réformes visant à favoriser les plus riches, à réduire les droits des plus fragiles ne peut devenir le nouveau modèle antisocial français ; la loi de la jungle même reformulée sous d’habiles formulations reste inacceptable.


La CGT prendra une nouvelle fois toutes ses responsabilités, en proposant dès la semaine prochaines, aux autres organisations syndicales une journée d’action interprofessionnelle en novembre pour liquider le contenu des ordonnances ; également peser pour un apprentissage, une formation professionnelle et une assurance chômage de qualité !


Face à la volonté de ce gouvernement de transformation libérale, le meilleur remède reste l’unité des salariés dans la défense et la conquête de nouveaux droits.
Leur engagement dans des syndicats CGT pour, collectivement, faire face à la loi des patrons, reste la meilleure solution.


La CGT, avec ses syndicats, ne se résignera pas à subir sans agir !

Montreuil, le 19 octobre 2017

CGT : Toujours mobilisés pour défendre nos droits
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19 octobre 2017 4 19 /10 /octobre /2017 20:04

15 OCT. 2017 — Vendredi 13 Octobre 2017

On a gagné . Ça y est le parking de l'hôpital de Pau restera public et gratuit.
Alors que nous avions accumulées au fil des mois des milliers de signatures pour s'opposer à la la privatisation de cet espace public ,c'est aujourd'hui après un rassemblement devant l'hôpital pour remettre les 10188 au conseil de surveillance d'établissement que la nouvelle est tombée ce matin.
Notre copine Cathy responsable de la CGT qui siège au nom du personnel dans cet instance a porté la bonne nouvelle.Merci à toutes et à tous.C'est grâce à votre implication individuelle dans cette action collective que cette victoire est devenue possible.
Les militants de la CGT,retraités,hospitaliers,Union départementale et d'entreprises diverses se sont impliqués en plein été ,alors que d'autres menaces sociales graves bouchaient notre horizon,pour informer la population sur différents lieus de vie: restaurants d'entreprises,administratifs, marchés ,festivals,manifestation contre les ordonnances.Cette ténacité a porté ses fruits .Elle encourage pour l'avenir à continuer dans cette voie pour, avec le plus grand nombre, résister et obtenir satisfaction . 
Nous vous avions promis de vous tenir au courant au fur et à mesure des actions et la chose a été faite .Nous resterons vigilants pour que les paroles et les écrits soient respectées à la lettre .Comme toute victoire mérite d'être fêtée c'est ce que nous ferons dans les prochains jours .Rendez vous donc à plus tard pour fêter,la fraternité et la solidarité dans un lieu et à un moment qui vous sera précisé ultérieurement.
Amicalement

Patrick Berit-Debat 

pour le collectif des militants CGT et citoyens

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14 octobre 2017 6 14 /10 /octobre /2017 08:46

Site CGT UNILEVER

47 salariés condamnés à rembourser leurs indemnités

versées  pour licenciement abusif !

Il y a près de 10 ans, 47 salariés sont licenciés pour motif économique par l’entreprise Ardennes Forge. Motif contesté devant le conseil de prud’hommes par les salariés qui en ressortent victorieux et avec des indemnités pour licenciement « sans cause réelle et sérieuse ». Mais le 20 juillet dernier, la Cour de cassation refuse leur pourvoi et donne raison à la cour d’appel, qui les condamne à rembourser une grande partie de ces indemnités.

C’est en 2008 que les 47 salariés d’Ardennes Forge se retrouvent au chômage après un licenciement économique. Ils entament dès lors une procédure aux prud’hommes pour contester ce motif de licenciement. Dans le même temps, une procédure pénale est entreprise pour travail dissimulé. En 2010, ils obtiennent gain de cause et perçoivent donc une indemnité prud’homale, pour licenciement « sans cause réelle et sérieuse », de près de 900 000 euros au total, partagés entre l’ensemble des salariés. La procédure pénale, quant à elle, leur donna raison sur l’existence de travail dissimulé en 2012.

Pour autant, l’entreprise fait appel et la cour d’appel rend, en 2012, un arrêt contradictoire en niant l’existence de travail dissimulé. Arrêt confirmé par la Cour de cassation le 20 juillet dernier. La conséquence de cet arrêt est la demande de remboursement d’une partie des indemnités versées deux ans plus tôt. Ce sont donc 470 000 sur les 900 000 euros que doivent rembourser ces salariés, près de 10 après leur licenciement.
« Cela fait deux ans que nous avons touché ces sommes que la justice a reconnu nous devoir. Nous demander d’en rembourser une partie maintenant alors que certains d’entre nous sont toujours dans la précarité, c’est inqualifiable, c’est de l’acharnement inhumain », déclare Rémy Petitjean, porte-parole des ex-salariés à L’Express.

On note d’autant plus que dans une région comme les Ardennes, où le chômage atteint les 21 % et où la précarité est omniprésente, cette demande de remboursement a un coût social énorme. En effet, les anciens salariés d’Ardennes Forge sont pour la plupart dans des situations difficiles, comme Jean-Michel Prusinowski qui subsiste aujourd’hui avec seulement 500 euros par mois. La demande de remboursement est d’une absurdité et d’une indécence sans nom. Comment Jean-Michel pourrait-il rembourser 18 500 euros dans une situation si précaire ?

On remarque donc la prégnance d’une justice de classe qui, d’un côté exige que des chômeurs remboursent l’entreprise qui leur a fait perdre leur emploi, et de l’autre, s’applique à défendre les patrons et fait preuve de la plus grande complaisance vis-à-vis des politiciens véreux – on pensera bien sûr à M. François Fillon qui n’a toujours pas rendu l’argent extorqué des caisses publiques. La réforme du travail en cours ne devrait qu’accentuer ces divergences de classe, notamment vis-à-vis des procédures prud’homales, en donnant une facilité de licenciement toujours plus grande et une précarisation de l’ensemble des travailleurs. Cette situation ubuesque de salariés devant dédommager l’entreprise qui les a licenciés n’est qu’un avant-goût de ce que la loi XXL prépare.

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12 octobre 2017 4 12 /10 /octobre /2017 09:54

Extrait du journal la VDC, septembre 2017 à retrouver en intégralité ICI

Sur le complexe industriel chimique de Lacq (64) est implantée l’usine Toray (multinationale japonaise), usine de fabrication de fibres de carbone. Cette entreprise fonctionnant en 3x8 emploie 440 salariés et la CGT s’y est bien développée depuis maintenant quelques années.

A la mi-juin, un jeune ouvrier de l’entreprise a une légère altercation avec sa supérieure, pour le refus d’un « bonjour » et le non port de son casque alors qu’il se trouvait face à son ordinateur. Il est convoqué la semaine suivante à un entretien préalable au licenciement.

Le verdict tombe le lundi 10 juillet à 19h : le délégué syndical CGT reçoit l’information que la direction a notifié au jeune son licenciement. Le soir même, l’équipe de nuit se rassemble avant que chacun ne prenne son poste et décide collectivement de faire grève pour la réintégration immédiate du camarade.

Les grévistes accueillent alors les ouvriers de matin et les premiers ouvriers de jour afin d’expliquer la situation. De façon et à l’unanimité l’ensemble des ouvriers décident la poursuite de la grève. Lors de la rencontre entre les ouvriers de nuit et de matin, un agent de maitrise prendra la parole pour expliquer que tout en pouvant actuellement espérer une promotion, il serait quand même gréviste car il ne s'agissait pas d’une augmentation de quelques euros de nos salaires, mais de la solidarité avec l’un des nôtres. Son intervention entrainera les agents de maitrise dans le mouvement, fait quasiment inédit dans cette usine. La grève s’amplifie progressivement, entrainant chaque jour de nouveaux arrêts des lignes de production. Des assemblées générales, organisées par les militants CGT qui restent parfois 24h d’affilée dans l’usine en grève, se produisent chaque jour. La grève s’étend à tous les ateliers, fait aussi inédit dans cette entreprise.

Lors de ces assemblées, de véritables débats ont lieu entre les ouvriers, qui dépassent largement le cadre du licenciement de notre camarade, sur les conditions de travail, les rémunérations, l’ambiance, etc. La direction tente dès le premier jour, par ses interventions, de justifier le licenciement devant les ouvriers rassemblés. L'effet sera l'inverse de celui escompté, cela fera monter d'un cran la colère chez les travailleurs.

La grève continue, la grève s’étend à la deuxième usine Toray du complexe de Lacq et la quasi-totalité de la production est à l’arrêt. Les médias locaux et nationaux diffusent des articles sur cette grève. Divers militants CGT des usines voisines visitent les piquets de grève, le syndicat CGT reçoit des messages de soutien d’organisations politiques mais aussi d’autres syndicats CGT en France.

La direction menace, intimide la CGT qui comprend lors d’une convocation à un CE extraordinaire qu'elle ne réintègrera pas notre camarade. Elle trouve insupportable que le syndicat, les grévistes ou même les salariés puissent se mêler de leur décision disciplinaire, après tout, comme ils le disent, ce sont eux les « patrons » ! Ce serait pour eux perdre la face devant nous !

La CGT n’a pas cédé et la direction est dos au mur. Après une semaine de grève un accord de fin de conflit est trouvé, la direction cède des avantages non négligeables au jeune licencié.

Malgré le fait que notre camarade n’est pas été réintégré, c’est une victoire pour les ouvriers. Premièrement, la solidarité spontanée qui s’est opérée entre tous les ouvriers forge une unité de lutte pour l’avenir, le « un pour tous, tous pour un » a largement marqué les esprits. Deuxièmement, les ouvriers ont politiquement remis en cause leur direction sur une injustice, ce qui constitue un pas vers un niveau supérieur de la conscience de classe au sujet du caractère exploiteur de leur direction. Dernièrement, la parole libérée durant les piquets de grève, lors des assemblées générales, une élévation du débat syndical.

Cette grève n’a été possible que grâce à deux facteurs principaux : Une organisation syndicale qui s’est structurée au fil des ans sur des bases politiques classe contre classe, qui à déployé une énergie furieuse dans cette grève (des militants Cgt qui se déplaçaient partout et inlassablement pour discourir aux travailleurs et organiser des rassemblements); et une spontanéité exemplaire des ouvriers grévistes face à une injustice. Fait important, aucun des 200 grévistes n’avait un quelconque intérêt pécuniaire dans cette grève, ils l’ont fait en solidarité avec l’un des leurs.

 

Cette grève casse l’individualisme, casse les divisions entre les travailleurs, elle forge l’unité !

 

Multiplions les ripostes et les offensives de ce type contre la bourgeoisie !

 

Chaque ouvrier solidaire de sa classe, la classe ouvrière solidaire de chacun de ses membres !

Les Toray à Abidos (64) UN POUR TOUS ET TOUS POUR UN !
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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 18:27

43 collèges et 23 lycées bloqués ou vides pendant quinze jours ! Et pourtant, rien ou presque dans les médias nationaux ! Indifférence ou mépris pour l’outre-mer, hormis pour les catastrophes naturelles ou le folklore ? Quoiqu’il en soit, la Martinique s’est mobilisée contre le cynisme comptable de l’État ! Mieux encore, nous avons gagné la bataille ! 
Le 1er septembre, la situation est catastrophique ! L’académie perd 540 contrats aidés (CAE/CUI), employés en vie scolaire ou dans les écoles et 370 parmi les agents de la Collectivité. Les conséquences sont désastreuses pour la sécurité, l’hygiène et le fonctionnement des établissements. Un exemple : le lycée Acajou 2 perd 14 CUI ; la vie scolaire passe de 1 surveillant pour 116 élèves à 1 pour 266 ; chaque agent nettoiera 17 000 m2 au lieu de 12000 ; pour servir le déjeuner à 2000 élèves et 120 dîners aux internes, la cuisine centrale emploie seulement 7 personnes ! Ajoutez à cela la suppression de plus de 1500 CUI dans les associations et les mairies, dans une île où le chômage atteint 20 % des actifs et vous avez un véritable drame social.

Lundi 11 septembre, le SNES-Martinique lance l’opération « vies scolaires mortes ». Succès incontestable : les 2/3 des vies scolaires restent closes. Les jours suivants, enseignants et agents ferment les établissements et manifestent à Fort de France. Les autres syndicats et les grandes fédérations de parents se joignent au SNES pour former « L’Union syndicale et associative ». Le 20, la Rectrice fait une proposition insuffisante, que le Préfet s’empresse de réfuter, tout en communiquant en sens inverse… La tension monte ! Les politiques nous rejoignent à leur tour : les parlementaires et le Président de la Collectivité en appellent au Ministre de l’EN, les maires ferment écoles et mairies. Le 25 septembre, 6000 personnes défilent devant la Préfecture. Le lendemain, une opération Molokoï (tortue) bloque la circulation au centre de l’île. C’en est trop ! L’après-midi, le Préfet signe sans condition le protocole d’accord que lui a soumis l’Union syndicale. La mobilisation a gagné : près de 3000 personnes devraient retrouver leur emploi. Reste à régler un autre point de l’accord : réduire la précarité des contrats aidés.

Gilles Gaudion (Trésorier du SNES et de la FSU Martinique)

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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 18:25

Avec près de 400 000 manifestants dans plus de 140 villes, la journée de grève et de manifestation du 10 octobre est incontestablement une réussite. La CGT s’en félicite.


Les fonctionnaires et les salariés précaires des services publics étaient des dizaines de milliers en grève. On constate un taux global de grévistes de l’ordre de 30%, avec des pointes à plus de 50%, dans de nombreux secteurs d’activité. Écoles, crèches, cantines, hôpitaux et centres de santé, administrations et collectivités ont fermé leurs portes ou ont tourné au ralenti.


Partout, fonctionnaires et précaires ont défilé ensemble pour exiger la résorption de la précarité, l’augmentation de leur rémunération, la création d’emplois statutaires, les moyens budgétaires pour répondre aux besoins, l’amélioration des conditions de travail. Dans de nombreuses localités, les salariés en contrats aidés ont défilé pour exiger la transformation de leurs contrats en emplois pérennes.
Ce même jour, les salariés des services publics belges se sont massivement mobilisés sur les mêmes revendications. À Paris, une forte délégation de la Fédération Syndicale Européenne des Services Publics (FSESP) était présente.


La mobilisation des agents, le soutien affiché d’autres catégories professionnelles et de la population montrent que l’exigence de progrès social est importante. 
Cette journée d’action est un tremplin pour les agents de la fonction publique pour gagner de meilleures conditions de vie, conquérir les moyens qui permettent d’offrir à la population des services publics de qualité.


La participation de salariés du privé, de privés d’emplois et précaires, de retraités, d’étudiants et de lycéens, qu’elle soit individuelle ou organisée, démontre la volonté du monde du travail de faire converger les luttes sociales.


C’est pour répondre à cette demande de plus en plus prégnante que la CGT a décidé d’appeler à une journée d’action interprofessionnelle le 19 octobre prochain.

Montreuil, le 10 octobre 2017

CGT , Comme les autres salariés, les fonctionnaires exigent d’être entendus !
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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 18:19

http://rocml.org/en-guyane-un-mouvement-exemplaire-pour-la-classe-ouvriere/

 

Après 5 semaines de grèves, manifestations et blocages, le collectif d’organisations guyanaises qui menait la contestation a signé un accord historique le 21 avril 2017 avec l’État français, portant sur près de 3 milliards d’euros (même si une bonne partie dépendra du bon vouloir du prochain gouvernement). C’est une victoire incontestable qui apporte la satisfaction partielle des revendications de la population dans les domaines de la santé et de l’éducation : l’hôpital de Kourou va devenir public, un CHU va être construit et des services manquants devraient ouvrir en différents points du territoire. De même dans l’éducation, des constructions attendues depuis des années vont enfin trouver des financements, dont le lycée de Maripasoula.

Comment en est-on arrivé à cette situation ? Quelles sont les causes de contestation ? Quel devenir pour le peuple guyanais ?

La Guyane, entre héritage colonial

et sous-développement

 

Seul territoire français en Amérique du Sud, la Guyane a été colonisée et soumise à l’exploitation esclavagiste dès le XVIIe siècle. Les populations autochtones ont été soit exterminées soit repoussées dans la forêt amazonienne qui couvre la majorité du pays. Encore aujourd’hui les populations amérindiennes (moins de 5% de la population totale) représentent la part de la population la plus pauvre, dépossédée de ses terres (90% du département appartient à l’État) et de sa culture, et en proie à un taux de suicide inquiétant et largement supérieur à la moyenne nationale. Le gouvernement français laisse ces peuples dépérir à petits feux dans l’indifférence générale. La majorité de la population descend des esclaves africains « importés » en Guyane pour travailler dans les plantations de sucre, de café ou de cacao, remplaçant ainsi les populations indigènes décimées par les guerres, les maladies et le travail forcé.

La départementalisation de 1946 n’a fondamentalement pas changé la situation socio-économique de ces territoires coloniaux. L’économie de la Guyane, au même titre que celle des iles des Caraïbes ou de Polynésie, est à la fois dépendante des importations en provenance de la métropole, dominée en majorité par des descendants des anciens maitres esclavagistes (qui de planteurs se sont reconvertis dans le commerce ou l’import-export, le secteur le plus rentable), marquée par la faiblesse de l’activité productive (aucune industrie, agriculture défaillante) et la surreprésentation de la fonction publique (près de la moitié de l’emploi). Au lieu d’apporter une quelconque « libération », la départementalisation et les subventions publiques n’ont fait que renforcer la dépendance de ces territoires à l’égard de la France pour rendre caduque tout velléité de revendication indépendantiste, tout en continuant de nourrir grassement une élite coloniale parasitaire qui vit de la cherté des denrées (les prix des produits alimentaires sont 45% plus élevés qu’en métropole) ou des sur-rémunérations dans la fonction publique (40% de traitement en plus sans compter les primes).

En conséquence la population vit dans une misère qui ressemble à celle d’un pays du dit « Tiers-Monde ». En effet un certain nombre de services élémentaires ne sont pas assurés : 15% des Guyanais n’ont pas accès à l’eau, l’illettrisme est de 20%, le taux de chômage y est de 32,8% selon l’INSEE en 2015 (50% pour les jeunes), 60% des jeunes quittent le système scolaire sans diplômes soit 6 fois plus qu’en métropole, il y a 5 fois moins de médecins généralistes en Guyane qu’en métropole pour un même nombre d’habitants, etc. La vitrine du Centre spatial « guyanais » n’est qu’une façade trompeuse et dorée qui cache en réalité une situation sociale explosive. De plus ce site apporte peu à l’économie locale, il consomme la majorité de l’énergie produite sur place (au détriment de la population locale) et n’emploie en majorité que des métropolitains qui vivent en vase clos, déconnectés de la réalité guyanaise.

Cette situation sociale désastreuse est d’autant plus intolérable que la Guyane dispose de ressources importantes : une forêt primaire très riche en biodiversité, des métaux précieux (or notamment), des potentialités agricoles importantes, des réserves de pétrole offshore... Cependant ces ressources sont pillées selon des logiques prédatrices et destructrices pour l’environnement par les grands monopoles français (comme Total), tandis que l’État français se garde bien de développer les forces productives locales pour éviter toute revendication indépendantiste soutenu par le puissant voisin brésilien.

Aujourd’hui encore, on peut dire que la Guyane reste une colonie française, constat qui s’applique au reste des territoires d’Outre-Mer.

Le mouvement social guyanais

de mars-avril 2017

 

Dans ce contexte de sous-équipement, de couts à la consommation exorbitants pour les produits du quotidien, l’annonce de la vente du centre médico-chirurgical de Kourou (pour un euro symbolique) suscite l’inquiétude de la population et a été l’un des éléments déclencheurs des grèves et des barrages routiers. Les protestations ont commencé le 20 mars avec des barrages de grévistes d’EDF à Kourou. Des groupes se sont rassemblés sous la forme du collectif « pou la Gwiyann Dekolé », qui a formulé des demandes concernant l’éducation, la sécurité (la Guyane est le département de France le plus touché par la violence, le taux d’homicide est 12 fois supérieur à la moyenne nationale) ou la santé. Le 28 mars, plus de 10.000 personnes ont manifesté à Cayenne et ils étaient 4.000 à Saint-Laurent-du-Maroni, la deuxième commune du département. C’est énorme pour un département d’à peine 250.000 personnes. La grève générale a été effective à partir du 28 mars et a totalement bloqué le pays, portant un rude coup au Centre spatial de Kourou, « joyau » de l’État français.

À la pointe de la contestation se trouvait l’UTG (Union des travailleurs guyanais) dont le drapeau indépendantiste s’est imposé comme étendard du mouvement et symbole de l’unité du peuple guyanais dans la lutte contre l’État français. Sa signification est lourde de sens : Le vert et le jaune représentent les richesses du sol et du sous-sol, et l’étoile rouge l’orientation socialiste de la lutte anticoloniale.

Cela montre que le mouvement, malgré ses divisions et ses contradictions internes (comme la présence du MEDEF local, qui s’est très vite désolidarisé du mouvement lorsque celui-ci s’est radicalisé), avait une teinte politique marquée avec des désirs autonomistes ou du moins de prise en compte de la spécificité guyanaise, face à la cécité d’un État français qui ne reconnait aucune diversité sur l’ensemble du territoire « national » selon le principe bourgeois de la République « une et indivisible ». Cependant nous sommes lucides sur le fait qu’il n’y a pas encore à l’heure actuelle une volonté majoritaire de la population à se séparer de la métropole de façon unilatérale. Bien au contraire c’est plus un désir d’intégration qui anime les populations locales qui veulent des équipements et des infrastructures pour rattraper le niveau de vie de métropole. La perspective d’une indépendance peut même effrayer du fait de l’absence de base productive et de la dépendance quasi-totale à l’égard des aides en provenance de France (la majorité de la population survit avec les minimums sociaux). La dépendance créée et renforcée par le système colonial rend la revendication indépendantiste, dans la tête des peuples d’Outre-Mer, illusoire voire même néfaste en ce qui concerne leurs intérêts immédiats.

De même il est vain de projeter sur ces territoires nos recettes toutes faites de métropole. Certaines organisations politiques comme Lutte Ouvrière ont critiqué l’absence de revendications ouvrières notamment en termes d’augmentations salariales :

Il est frappant de constater que le cahier de revendications publié lundi 27 mars par les collectifs et signé du Collectif pour le décollage de la Guyane, le plus important, comporte une série de revendications concernant les agriculteurs, les Amérindiens, les enseignants, les transporteurs et bien d’autres, mais aucune ne concerne les travailleurs des entreprises. Il n’énonce aucune revendication ouvrière. Aucune augmentation de salaire, aucune revendication d’amélioration des conditions de travail n’y figure. (communiqué du 30 mars 2017.)

Cela constitue un exemple parfait d’une vision mécaniste des luttes sociales. Plutôt que de tenir compte des spécificités locales du territoire (et d’essayer de les comprendre), notamment le manque criant d’infrastructures indispensables et vitales pour la vie des sociétés, on plaque dessus nos représentations de métropolitains quitte à commettre des contresens. Si les revendications ouvrières sont absentes, c’est d’une part à cause de la faiblesse numérique de la classe ouvrière (elle n’existe quasiment pas en Guyane du fait de l’absence d’industries), et d’autre part parce que des augmentations de salaires ne règleraient en rien les problèmes du pays. La moindre revalorisation salariale entrainerait un surplus de consommation, donc des importations en hausse, au seul profit de la métropole et des supermarchés ! Elle serait aussi rapidement annulée par l’inflation et n’apportera pas de solution pérenne au manque d’éducation, de santé et de sécurité dont souffre la Guyane, à la différence d’un plan d’investissement dans les services publics qui seul peut apporter des améliorations (même de façon incomplète).

Les travailleurs de Guyane ont eu raison de se mobiliser pour plus d’investissements publics et contre les logiques de privatisation des services publics à l’œuvre au nom de la rigueur budgétaire. Par leur détermination ils ont montré que l’unité des travailleurs (avec le soutien ample de la population) et le blocage de l’économie pouvaient faire reculer l’État et le capital, et permettre d’obtenir, même de façon provisoire, l’amélioration des conditions de vie matérielle des opprimés. Dans une ambiance morose où le mouvement ouvrier français a subi des défaites successives ces dernières années face aux offensives du patronat et du gouvernement, cette lutte est une lueur d’espoir.

Il est aussi notre devoir, en tant que communistes et sincères militants anti-impérialistes, de dénoncer le traitement honteux que réserve l’État français à nos frères et sœurs des territoires ultramarins qui se retrouvent maintenus dans un ordre colonial injuste et inhumain. Nous devons soutenir leurs revendications nationales et autonomistes mais aussi œuvrer en métropole pour la révolution socialiste qui sera à même de les libérer du même coup de l’oppression coloniale et du capitalisme.

Solidarité avec les travailleurs de Guyane dans leur combat ! Seule la lutte paie !

Halte au pillage des ressources de la Guyane par les monopoles français !

À bas la politique coloniale de la France à l’égard de la Guyane !

C’est ensemble, travailleurs français et d’outre-mer, que nous pourrons détruire la bête immonde qu’est l’impérialisme français !

En Guyane: UN MOUVEMENT EXEMPLAIRE POUR LA CLASSE OUVRIERE
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8 octobre 2017 7 08 /10 /octobre /2017 09:02

http://rocml.org/face-aux-attaques-de-la-bourgeoisie-la-france-insoumise-diffuse-des-illusions/

 

Avec l’élection d’Emmanuel Macron à la tête de l’Etat, c’est une nouvelle étape qui est franchie pour mettre en place une nouvelle offensive contre les acquis et les conditions de vie des salariés. Le mouvement ouvrier, qui s’est mobilisé en 2016 contre la loi El Khomri, va encore devoir batailler ferme pour empêcher les ordonnances Macron d’être appliquées. Dominé par les idées réformistes dans les revendications syndicales comme dans la lutte politique, le mouvement ouvrier ne dispose pas actuellement des outils pour vaincre le gouvernement Macron, bien disposé de son côté, à mener la guerre de classe(1).

 

Mélenchon,  la France Insoumise et le PCF ne sont pas la direction politique qu’il faut au mouvement ouvrier pour vaincre l’offensive du capital. Ce n’est pas pour rien que depuis qu’il n’existe plus de parti communiste digne de ce nom en France, le mouvement ouvrier n’a subi que des défaites. Pourquoi le réformisme mène-t-il les travailleurs à la défaite ?

 

Du côté économique, il ne se borne qu’à la critique des excès et de certaines politiques du système capitaliste mais ne condamne pas ce système dans son ensemble : « Nous adapterons désormais le système aux êtres humains et non plus l’inverse »(2). Adapter le capitalisme et non pas renverser et détruire ce système qui est basé sur la propriété privé des entreprises ne peut amener qu’à l’enrichissement d’une minorité d’individu au détriment d’une large majorité de la société, voilà le mot d’ordre de la France Insoumise. Bien entendu, ce point de vue ne permet pas de comprendre la crise du capitalisme et son fonctionnement. Pour Mélenchon, la crise n’est pas celle du système capitaliste mais est due à la politique de l’Offre et au pouvoir des actionnaires. Ainsi, une autre politique serait possible. Bien entendu, une alternative est possible mais pas dans le cadre de ce système. Et Mélenchon a faux sur toute la ligne. Le capital français tente de faire face à la crise et à ses concurrents en détruisant les conditions de vie et de travail des salariés afin de les rendre compétitifs face aux salariés chinois, allemands… L’objectif derrière est de maintenir les profits des grandes entreprises françaises. Celles-ci n’agissent pas par méchanceté envers les salariés mais parce que sous le capitalisme, pour qu’une entreprise survive et se développe, il faut qu’elle réalise des profits, les plus élevés possibles face à ses concurrents. Aucune politique ne peut donc empêcher le capitalisme de se restructurer dans ce sens. Au contraire, en faisant croire qu’il existerait une autre politique possible dans le cadre du capitalisme français, la France Insoumise maintient des illusions et empêche l’émergence d’un front anticapitaliste, qui veuille organiser les travailleurs pour contrer l’offensive du patronat par un puissant rapport de force.

 

Au point de vue international, Mélenchon ne fait pas une critique fondamentale de la politique menée par la France que nous qualifions, nous les communistes, d’impérialiste. Au contraire, la France Insoumise par la voix d’A. Corbières est venue au secours de l’armée et du général De Villiers estimant que « les conséquences de l’austérité sur l’armée sont intolérables. Le « coup de gueule » du général de Villiers est légitime »(3). Ce que ne disent pas nos apprentis militaristes, c’est que ces 850 millions d’économies se font sur des équipements militaires de combat offensif, c’est-à-dire sur du matériel servant aux interventions militaires. De plus, Macron ne renonce pas à porter à 2 % du PIB le budget des armées et de la « Défense ». La question que tout travailleur doit se poser est plutôt à quoi sert ce budget de l’armement ? Bien entendu, à cela le pâle imitateur de Jean Jaurès qu’est JL Mélenchon ne répond pas. Il n’explique pas pour quelle raison l’armée française intervient à l’extérieur. Si dans son programme la FI dit vouloir mettre fin à la Françafrique, elle ne revendique pourtant pas la fin des interventions françaises en Afrique et la fermeture de toutes ses bases sur ce continent(4). Au contraire, A. Corbières apporte son soutien au général De Villiers, ce représentant de tout ce que la France a de réactionnaire et d’impérialiste. Issu d’une famille de la noblesse et frère du politicien raciste et islamophobe Philippe de Villiers, le général de Villiers a commandé les troupes françaises partout où elles sont allées semer la mort pour augmenter leurs précarrés économique et stratégique : le Kosovo, l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie, la Centrafrique, le Mali, les pays du Sahel…(5) Et à l’intérieur du pays ? La FI soutient-elle le maintien de l’état d’urgence et la militarisation de la société ? La vague de répression contre les mouvements ouvriers et démocratiques est aussi à lier à la place de plus en plus centrale qu’occupe l’armée dans la société. Plutôt que de dénoncer le rôle de cet instrument pour l’Etat capitaliste-impérialiste, Mélenchon ne fait que tromper les gens et attiser leur chauvinisme et nationalisme. L’intérêt des travailleurs est pourtant de dénoncer l’utilisation des armées pour l’intérêt économique et stratégiques des grandes entreprises et de l’Etat capitaliste, au détriment des peuples d’Afrique et d’Asie. Plutôt que dénoncer une petite baisse du budget des armées, les communistes dénoncent le manque d’argent pour l’éducation, la santé, la culture. Plus de 4 milliards d’euros d’économie sont prévus sur la santé en 2018 par rapport aux estimations des besoins réels(6).

 

Enfin, au point de vue politique, La FI fait l’erreur opportuniste classique mais inacceptable sur l’Etat et la prise du pouvoir. En effet, Mélenchon estime que l’Etat est au-dessus des classes sociales et qu’il peut être conquis au moyen des élections afin de mettre en place une politique favorable aux travailleurs. C’est absolument faux et répandre de telles idées, c’est entretenir des illusions sur l’Etat. Comme l’expliquaient K. Marx et Lénine, « L’Etat est un organisme de domination de classe, un organisme d’oppression d’une classe par une autre ; c’est la création d’un « ordre » qui légalise et affermit cette oppression en modérant le conflit des classes »(7). « Nous sommes pour la république démocratique en tant que meilleure forme d’Etat pour le prolétariat en régime capitaliste, mais nous n’avons pas le droit d’oublier que l’esclavage salarié est le lot du peuple, même dans la république bourgeoise la plus démocratique »(8). Il est bien vrai que dès que les salariés se révoltent, ils sont ramenés à la légalité bourgeoise ou réprimés violemment pour avoir osé revendiquer des mesures « plus justes ». Le mouvement contre la loi El Khomri a montré que le pouvoir bourgeois n’avait rien d’autre à proposer que la force aux manifestants. La démocratie n’était pas réelle pour l’immense majorité des salariés mais simplement au service des patrons. Même dans un rapport de force favorable pour les travailleurs, les moments favorables pour obtenir des acquis sous le capitalisme sont faibles et nécessitent une force politique très organisée et souvent révolutionnaire : en 1936, en 45 et en 68. Contrairement à ce qu’affirment les réformistes, la tête de l’Etat ne peut pas être conquise par les élections car la domination économique, politique et militaire de la bourgeoisie est trop forte. Pour instaurer un pouvoir ouvrier et populaire, il faut un parti qui organise les travailleurs et qui lutte pour renverser définitivement le pouvoir économique et politique du capital. Pour cela, la voie électorale est impossible : elle est illusoire.

 

(1) Il suffit de voir les mesures répressives avec la reprolongation de l’état d’urgence, les répressions de diverses manifestations : à Bure contre l’enfouissement des déchets nucléaires, à Bordeaux contre un local antifasciste, dans les divers rassemblements du front social…

(2) Généreux J., Les bonnes raisons de voter Mélenchon, Les liens qui libèrent, Paris, 2016, 174 p., p. 55.

(3) « Budget des Armées: Le général de Villiers sera reçu vendredi par Emmanuel Macron », 20 minutes, 16 juillet 2017

(4) https://avenirencommun.fr/livret-garde-nationale-defense/

(5) https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Villiers_(militaire)

(6) « Santé : plus de 4 milliards d’économies en 2018 », Les Echos, 27/06/2017.

(7) Lénine, L’Etat et la révolution, Editions sociales, Paris, 1975, p. 12.

(8) Idem, p. 30.

 

FACE AUX ATTAQUES DE LA BOURGEOISIE, LA FRANCE INSOUMISE DIFFUSE DES ILLUSIONS !
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