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La JCML est l'organisation de jeunesse du ROC-ML

 

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5 novembre 2016 6 05 /11 /novembre /2016 11:45

Cela fait 32 ans que Georges subit la répression de l’Etat français, enfermé dans cette froide prison de Lannemezan. Voila le sort que réserve l’impérialisme français aux militants qui osent s’attaquer aux puissances de ce monde et affirmer leur engagement politique.

Les dirigeants de l’impérialisme, les Valls, Hollande, Obama, Clinton, Netanyahou,… sont faibles. Ils ne connaissent que la vengeance et ne supportent pas ceux qui leur résistent. Georges a la trempe de ceux là, depuis 32 ans d'enfermement, il n'a jamais renié son engagement, et c’est pour cette raison que le ROCML lui apportera toujours son soutien indéfectible pour sa libération et contribuera, par ses moyens, à élargir au maximum la campagne pour faire connaître son combat et pour obtenir sa libération.

Soutenir Georges, c’est participer aux combats concrets du mouvement ouvrier, dans ses organisations de classe comme les syndicats. Tout le monde a pu s’en apercevoir, la répression de classe face aux travailleurs est montée d’un cran au printemps 2016. Utilisant les mesures de l’état d’urgence, le gouvernement s’est en réalité attaqué à la résistance des travailleurs. Il a lancé une offensive répressive en limitant la liberté de manifester, en lançant la suspicion envers les syndicalistes et militants politiques au service des travailleurs, en réprimant violemment les manifestations contre la loi El Khomri. Mais la répression syndicale ne s'arrete pas là : je pense aux camarades de Goodyear, dont la lutte pour la sauvegarde de leur emploi s'est soldée par de la peine de prison. Je pense aux syndicalistes d'AirFrance, de PSA Aulnay, et à tous les travailleurs qui luttent chaque jour pour préserver les miettes que les patrons daignent bien leur accorder.

Cette répression n'a rien d'anodin. Elle correspond à une nouvelle offensive du capital contre les droits des travailleurs pour que les grands monopoles capitalistes conservent leurs profits. Cette offensive du capital passe aussi par le développement des guerres de conquêtes et de la course folle aux armements pour s’approprier chaque jour un peu plus les ressources du monde et contrôler les marchés et débouchés commerciaux.

Désormais, à côté du mot d’ordre pour la libération de Georges Abdallah doit apparaître l’amnistie de tous les condamnés, militants communistes et syndicalistes, poursuivis lors du mouvement contre la loi El Khomri ou lors de tout autre mouvement de lutte. L’indemnisation des blessés du mouvement par les forces de polices.

La lutte est classe contre classe. Il faut renforcer notre camp, ne rien laisser passer.

Aussi camarades, soutenir Georges, c’est militer au quotidien contre le système qui l’emprisonne et qui empoisonne les peuples de ce monde : le capitalisme impérialiste.

C’est renforcer la lutte contre la guerre dans l’Etat français. Georges est un militant anti-impérialiste. Il est un exemple de courage de lutte en faveur des peuples opprimés. A nous aujourd’hui de relever son flambeau en combattant en France les menées guerrières et sanguinaires de l’impérialisme français. Dénonçons les bombardements de la coalition internationale en Syrie et en Irak, que ce soit à Alep comme à Mossoul.

Opposons nous à l’offensive guerrière et militariste du capital notamment auprès de la jeunesse de ce pays.

A l’esprit de caserne, opposons l’esprit de solidarité de classe et d’amitié avec les peuples. Cela passe aussi par la participation de chacun d’entre nous aux comités antiguerres ou aux initiatives qui naissent actuellement partout en France.

Encore une fois réaffirmons le, camarades, comme le dit Georges, « c’est ensemble que nous vaincrons ». L’éparpillement des révolutionnaires, des militants anticapitalistes, leur dispersion, ne sert que les intérêts de l’impérialisme et du capital. Il faut trouver les formes constructives qui permettent de renforcer le camp politique de la classe ouvrière.

Nous insistons, cette journée doit aussi être l’occasion aux militants révolutionnaires de tisser des liens, prendre contacts voire prendre rendez vous pour mener des combats communs à venir.

Plus que jamais le combat pour la Libération de Georges ABDALLAH est celui pour l’émancipation de l’Humanité des griffes du capital et de l’impérialisme !

 

Georges ABDALLAH doit être libéré ! A bas la répression impérialiste ! A bas les guerres de conquête !

 

Vive la lutte émancipatrice des peuples et vive la classe ouvrière du monde !

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29 octobre 2016 6 29 /10 /octobre /2016 08:55

Editorial de la VDC N°17

La loi El Khomri est passée. Le 8 Août, en pleine période des congés. Après un formidable mouvement de mobilisation populaire étalé sur plusieurs mois.

Les travailleurs ont-ils pour autant subi un échec ? Oui, par rapport à l’objectif, le retrait total du projet de loi. Non, si l’on mesure tous les progrès accumulés dans la conscience politique des ouvriers et des autres couches de travailleurs et de la jeunesse. Non également, quand on considère le détermination intacte des dizaines de milliers de manifestants présents dans la rue le 15 septembre. Le potentiel de lutte est vivant et nombreux sont les militants qui se posent la question : « et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? Comment on continue ? » Il n’est pas possible d’apporter des recettes à ces interrogations. Les luttes ne se décrètent pas. Ce qui est sûr, c’est que c’est sur le terrain, face aux situations concrètes qu’elles vont être posées, débattues et qu’elles vont ouvrir la voie de nouvelles luttes.

L’organisation syndicale sera le cadre naturel de ces débats. « Comment empêcher l’application de la loi El Khomri »  sera le sujet central des discussions. Mais pas seulement. D’autres attaques du patronat vont survenir. Le cas d’Alsthom-Belfort en est un exemple. La classe ouvrière doit rester vigilante, mobilisée avec ses organisations de classe, en ayant en tête les leçons tirées d’un printemps de lutte contre la loi El Khomri.

Nous sommes entrés en effet dans un contexte électoral que  l’ensemble des partis va utiliser pour dévoyer les travailleurs du terrain des luttes pour les ramener dans la voie des illusions électorales. Ils vont rivaliser en prétendant chacun détenir les solutions pour relancer l’économie et l’emploi. Tous vont promettre des baisses d’impôts, Tous vont prétendre avoir la solution contre le terrorisme, pour assurer la sécurité et arrêter l’immigration. Tous vont tenter de flatter mieux que les autres l’identité française et de justifier au nom de la défense des libertés les interventions meurtrières de l’armée française en Afrique et au proche et moyen orient…

MAIS DE LA GAUCHE DE LA GAUCHE (MELENCHON) AU FRONT NATIONAL, (EN PASSANT PAR LE PS, LR, LES VERTS, LE MODEM…) AUCUN NE REMETTRA EN CAUSE les causes réelles du chômage, de la misère, de l’insécurité, de l’immigration, des guerres, c’est-à-dire la crise générale du système capitaliste impérialiste mondial et toutes ses conséquences (délocalisations, restructurations, guerres…). AUCUN NE DIRA QU’IL FAUT EN FINIR AVEC CE SYSTEME QUI CREE LA MISERE ET LES GUERRES. Les prétendues solutions qu’ils avanceront ou bien assumeront avec cynisme la nécessité de défendre l’économie capitaliste, ou bien proposeront des recettes illusoires pour la classe ouvrière et le peuple, mais tout à fait acceptables voire bénéfiques pour la bourgeoisie capitaliste nationale (Voir l’article sur ALSTOM).

Le battage électoral qui va submerger les médias tentera d’amener l’électorat populaire à choisir s’il y a un candidat meilleur ou moins pire que les autres. Cela sera-t-il efficace ? Notre peuple a fait l’expérience et est sorti politiquement aguerri des mois de lutte contre la loi El Khomri. Pour une majorité de travailleurs, le parti socialiste est apparu comme un parti antidémocratique et antipopulaire. Il mérite d’être combattu et battu. LR affiche ouvertement sa nature réactionnaire grande-bourgeoise. Il doit aussi être combattu et battu. LE FN et Marine Le Pen dont le fonds de commerce repose sur le chauvinisme,  la xénophobie populiste et la défense des secteurs nationalistes de la petite, moyenne et grande bourgeoisie, ils doivent aussi être combattus et battus ! Et les autres ? Une partie des travailleurs anticapitalistes seront peut-être tentés au premier tour par un candidat situé à la gauche du PS. Chaque travailleur jugera avec son expérience et sa conscience politique. Mais pour nous, aucun candidat ne représentera une perspective crédible pour la classe ouvrière. Et il en sera ainsi tant que notre classe n’aura pas comme alternative le renversement du système capitaliste, un pouvoir populaire, et l’édification d’une autre société socialiste-communiste. Et cela passe la construction d’un camp ouvrier populaire conduit par un véritable parti communiste.

Pour le ROCML, ces élections présidentielles de 2017, pas plus que les précédentes, ne changeront quoi que ce soit dans les stratégies antipopulaires de l’Etat capitaliste. Quel que soit celui qui l’emportera, elles n’apporteront aucune amélioration aux conditions de travail et d’existence des ouvriers et du peuple travailleur. On peut même parier le contraire !

DEVELOPPONS LES LUTTES DE CLASSE !

 RENFORCONS L’ORGANISATION SYNDICALE SUR LA LIGNE CLASSE CONTRE CLASSE !

 CHASSONS LES ILLUSIONS SUR L’ETAT CAPITALISTE ET SES GERANTS POLITIQUES SUCCESSIFS !

COMBATTONS LES GUERRES EXTERIEURES DE L’IMPERIALISME FRANÇAIS !

PROGRESSONS DANS LA CONSTRUCTION D’UN PARTI COMMUNISTE VERITABLE !

TELLE EST LA LIGNE DU ROCML  POUR QUE LE PEUPLE AVANCE DANS LA SOLUTION DE SES DIFFICULTES !

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18 juin 2016 6 18 /06 /juin /2016 10:27

Source: http://rocml.org/une-mobilisation-enorme-un-gouvernement-aux-abois/

 

80 000 manifestants officiellement recensés à Paris ! Le gouvernement doit vraiment être aux abois face à la force de la mobilisation pour inventer de tels mensonges. La mobilisation était massive à Paris avec un million de personnes et 1,3 million de personnes dans tout le pays. Cette nouvelle journée a montré à nouveau la détermination des travailleurs. Les travailleurs se sont unis dans les cortèges dans une atmosphère de lutte et de solidarité de classe.

 

Cette journée a montré au gouvernement la puissance du mouvement contre la loi travail et le soutien massif et populaire à ce mouvement. C’est pour ces raisons que la bourgeoisie a utilisé toute sa force pour attaquer et tenter de décrédibiliser le mouvement.

Premièrement, en utilisant la casse organisée par les mouvements autonomes ou les provocateurs en civils à la solde du pouvoir socialiste.

Deuxièmement, en mobilisant tout son appareil idéologique, les grands médias et en organisant un tapage systématique contre la CGT pour l’assimiler aux « autonomes casseurs » et pour dissimuler l’ampleur de la mobilisation.

Troisièmement, en utilisant la répression et en empêchant le cortège de terminer la manifestation sur la pelouse des Invalides. Les CRS ont attaqué les cortèges de travailleurs. Les dockers de la CGT ont d’ailleurs riposté. Ils ont eu raison. Face à cette provocation, leur violence avait un caractère de classe, ouvrier, elle était juste. Le service d’ordre de la CGT, accusé dans les médias, a subi la répression policière de plein fouet car il protège les manifestants. L’attaque des cortèges est systématique. Ce n’est pas là une « bavure » mais bien une stratégie organisée par le gouvernement pour casser les manifestations et empêcher un mouvement encore plus massif. Le gouvernement a un intérêt à affaiblir le mouvement, il a un intérêt à la répression policière ! Quels autres moyens a-t-il en réserve pour faire passer sa loi ? II ne convainc plus personne des « bienfaits » de cette loi.

Quatrièmement, en créant une « union nationale » des partis au service du capital contre les travailleurs : PS, LR, FN. Tous y vont de leurs discours pour réclamer l’interdiction des manifestations. Ils ne reculent devant rien pour essayer, en vain, de discréditer le mouvement. Les propos sont abjects. Cazeneuve utilise des victimes d’attentats terroristes, Hollande l’euro de football et la sécurité face au terrorisme. Marisol Touraine s’indigne des vitres brisées sur l’hôpital Necker mais organise la casse des hôpitaux et de la santé : 22 000 postes seront supprimés d’ici 2017 dans les hôpitaux. Hollande et Valls menacent d’interdire les manifestations et font pression sur la CGT. Encore une fois, ce gouvernement montre son véritable visage. Il est l’ennemi des travailleurs, au service des grands monopoles français qui ont un intérêt à voir la loi El Khomri passer pour faire face à la concurrence internationale, et maintenir leur taux de profit. De notre côté, nous ne devons pas céder, la mobilisation doit se poursuivre les 23 et 28 juin. Amplifions la solidarité, les grèves, le blocage économique, les manifestations, toutes les formes d’actions qui permettent de maintenir et d’augmenter le rapport de force.

 

CE GOUVERNEMENT EST AUX ABOIS, TRAVAILLONS A LE FAIRE PLIER RETRAIT DE LA LOI EL KHOMRI INDEMNISATION PAR L’ÉTAT DES MANIFESTANTS BLESSES ! HORS DU POUVOIR LES ENNEMIS DES TRAVAILLEURS !

 

 

UNE MOBILISATION ÉNORME ! UN GOUVERNEMENT AUX ABOIS
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25 octobre 2015 7 25 /10 /octobre /2015 12:20

http://rocml.org/air-france-appel-du-rocml-classe-contre-classe-halte-a-la-repression-du-capital-contre-le-travail/

 

HALTE A LA REPRESSION DU CAPITAL CONTRE LE TRAVAIL !

Camarade ouvrier, camarade travailleur exploité,

Six travailleurs d’AIR FRANCE ont été arrêtés ce 12 Octobre chez eux, à six heures du matin, comme des criminels ! Cinq d’entre eux, sont accusés de violence aggravée pour avoir viré du siège d’AIR FRANCE des cadres supérieurs (et déchiré la chemise de deux d’entre eux), venus annoncer au Comité Central d’Entreprise 2900 suppressions d’emplois. Ces travailleurs risquent plusieurs années d’emprisonnement, des amendes de plusieurs dizaines de milliers d’euros, et seront « marqués à l’encre rouge » pour longtemps.

Le ROCML,

  1. Juge les 2900 licenciements comme la première violence collective infligée par la direction capitaliste d’AIR FRANCE aux travailleurs de la Compagnie. Dans leur action, les travailleurs poursuivis et l’ensemble des manifestants n’ont fait que répliquer à cette violence sociale, en état de légitime défense. Le ROCML les soutient sans réserve et sans condition !
  2. Dénonce et condamne la procédure judiciaire répressive comme une vengeance de classe du patronat, de l’Etat et des partis directement liés au capital, du PS au FN, à l’encontre de travailleurs qui ont osé refuser le diktat du capital et transgresser les bonnes manières syndicalement correctes. Clairement, la bourgeoisie veut faire un exemple. Elle veut faire peur en matant les travailleurs les plus combatifs parce qu’elle sait que d’autres explosions vont éclater.

Camarade ouvrier, camarade travailleur exploité, IL NE FAUT PAS LES LAISSER FAIRE !

Les travailleurs d’AIR FRANCE traînés devant les tribunaux bourgeois sont nos frères de classe. En luttant pour leur emploi, ils luttent pour tous les travailleurs guettés par les licenciements et le chômage. Chacun d’entre nous pourrait être à leur place.

Le ROCML appelle tous les travailleurs à manifester par tous les moyens leur solidarité de classe avec les accusés d’AIR FRANCE. Il les appelle à participer aux manifestations, à signer les pétitions, à prendre les initiatives nécessaires dans les entreprises et les chantiers, dans les syndicats, les Unions Locales.

AUCUN TRAVAILLEUR D’AIR FRANCE NE DOIT ÊTRE CONDAMNE OU SANCTIONNE !

C’EST LE CAPITALISME DESTRUCTEUR QU’IL FAUT CONDAMNER ET SANCTIONNER !

METTONS EN ACTION LA GLORIEUSE DEVISE DE LA CLASSE OUVRIERE :

UN POUR TOUS, TOUS POUR UN !

RASSEMBLEMENT ORGANISE DES COMMUNISTES MARXISTES LENINISTES

Paris, le 14 octobre 2015

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2 janvier 2015 5 02 /01 /janvier /2015 12:10

Extrait de la VDC n°11

Retrouvez l'article sur notre site ICI

 

En l'espace d'à peine quatre ans l'armée française a envahi la bagatelle de quatre pays africains (Côte d'Ivoire, Libye, Mali et Centrafrique).  Preuve, s’il en fallait, qu'une large partie du continent africain est resté sous la domination de la France, et ce, en dépit des « indépendances » des années 1960. Ces  interventions militaires n'ont pas été motivées pour des raisons « humanitaires » ou pour lutter contre le terrorisme, comme le répètent à longueur de journées les médias. Elles tirent leurs raisons dans les intérêts nombreux que compte la France en Afrique et dans les luttes d'influence que se livrent les différents impérialismes pour le contrôle du gâteau africain.

 

Pourtant si à l'époque de Lénine la domination de la France était facilement identifiable (il suffisait pour cela d'une carte et de visualiser les différentes possessions coloniales), comment aujourd'hui l'impérialisme français parvient-il encore à enchaîner les peuples africains?

 

«Nous protégerons aussi nos intérêts», a affirmé le président François Hollande après les attentats du 23 mai 2013 au Niger, attentats qui visaient notamment la mine d'uranium d'Arlit du groupe français Areva.  Qu'appelle-t-on les intérêts français en Afrique ?

 

Par intérêts il faut d'abord entendre intérêts économiques. L'Afrique recèle de nombreuses ressources indispensables aux économies des pays capitalistes. On estime que le continent africain représente 8% des réserves mondiales de pétrole connues, 40% du potentiel hydroélectrique mondial, la plus grosse partie des ressources mondiales de diamant et de chrome, 50% de tout l’or du monde, 90% du cobalt, 50% des phosphates, 40% du platine, de l’uranium, du coltan, etc…  Bien entendu, du fait de son passé colonial, la France occupe une position de choix   dans l'économie africaine.

 

Le Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) estime la présence française à  «1.000 établissements et 80.000 collaborateurs sur place» pour un chiffre d’affaires de  «40 milliards d’euros».  Ces intérêts représentent 17% des exportations de la France (28 milliards d’euros en 2011 et 26 milliards pour les importations).  En 2011, la France a investi plus de 4 milliards d’euros en Afrique, soit 7% des investissements français à l’étranger. Pour bon nombre de pays africains, souvent des anciennes colonies,  la France est sur le podium en matière d’importation, d’exportation ou d’investissements, parfois les trois et souvent en 1ère place, notamment là où sévissent des régimes autoritaires et archi-corrompus. Si sur l’ensemble de la zone franc, 20% des IDE sont français, cette proportion avoisine les trois quarts au Gabon, au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Congo-Brazzaville... Côté exportations, sur l’ensemble de la zone franc, 25% sont à destination de la France.

 

Parmi les grandes sociétés françaises installées en Afrique, la société Areva. Elle est présente au Niger pour l'exploitation de minerai d'uranium (70% des exportations du pays).

Autre exemple: Total tire 31% de sa production du continent africain. Le groupe pétrolier exploite des gisements en Algérie, Angola, Gabon, Nigeria. Total mène des recherches dans d'autres pays du continent. «Total a économiquement besoin de l’Afrique. Nous sommes non-seulement la première entreprise de France, mais aussi, et surtout, le premier investisseur français en Afrique. Et Total a beaucoup plus d’intérêts en Afrique qu’en France», résumait son PDG, Christophe de Margerie, dans Jeune Afrique. Autre société française particulièrement liée à l'Afrique, le groupe Bolloré. Sa filiale, Bolloré Africa Logistics, est le leader du transport et de la logistique en Afrique. Il est opérateur des terminaux conteneurs d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, de Douala, au Cameroun, de Tema, au Ghana, de Lagos-Tincan au Nigeria, de Libreville-Owendo, au Gabon, de Pointe-Noire au Congo, et de Cotonou au Bénin.

 

Cette présence massive des grands monopoles français peut prendre l'aspect d'une véritable main mise sur tous les secteurs de l'économie d'un pays. L’exemple de la Côte d’Ivoire est édifiant. Les sociétés françaises ont investi d’abord dans le secteur des télécommunications, de l’énergie, des transports et de l’agro-industrie. Bouygues est actionnaire de la Compagnie ivoirienne d’électricité et de la Société des eaux de Côte d’Ivoire. Les banques françaises (Société générale, Crédit lyonnais, BNP Paribas) sont dominantes sur le marché avec leurs filiales. Total possède 25 % de la Société ivoirienne de raffinage. France Télécom est devenue l’opérateur majeur en télécommunications de la république de Côte d’Ivoire.

 

Ainsi, sous couvert de la fiction d'un pouvoir politique autonome et indépendant, ce pays est en réalité mis sous tutelle et ses ressources sont entièrement mises à la disposition des intérêts de l'impérialisme français. Ce type de dépendance, de type néo-colonial était déjà dénoncé par Lénine dans « l'Impérialisme Stade Suprême du Capitalisme »:

« Cette époque n'est pas seulement caractérisée par les deux groupes principaux de pays: possesseurs de colonies et pays coloniaux, mais encore par des formes variées de pays dépendants qui, nominalement, jouissent de l'indépendance politique, mais qui, en réalité, sont pris dans les filets d'une dépendance financière et diplomatique. »

 

            Pour protéger ses intérêts l'impérialisme français  maintient dans de nombreux pays africains de son ancien empire colonial des bases militaires permanentes qui ont la double fonction d'assurer la sécurité des intérêts français mais aussi de permettre à l'armée française de se déployer rapidement sur tout le continent africain. Ces trente dernières années ce n'est pas moins de 50 opérations militaires qui ont été réalisées sur le sol africain. Le surnom dont est affublé la France, celui « gendarme de l'Afrique », n'est donc pas usurpé.

 

 

La présence militaire française est effective en :

 

Côte d'ivoire - Opération Licorne, 450 militaires.

 

Tchad - Opération Epervier, 950 militaires.

 

Djibouti - La plus importante base militaire française en Afrique, avec environ 1.900 militaires.

 

-Gabon - Une des quatre bases permanentes en Afrique (avec Dakar, Djibouti et La Réunion) Environ 900 militaires.

 

Sénégal (et Cap Vert) - Force prépositionnée permanente de 350 militaires.

 

Si on ajoute les forces mobilisées dans le cadre des opérations extérieures (comme les récentes interventions au Mali et en Centrafrique), les forces navales dans le golfe de Guinée (pour surveiller les champs pétrolifères) et dans le golfe d'Aden (soi-disant pour lutter contre la piraterie), les forces spéciales ce ne sont pas moins de 10 000 militaires présents en Afrique.

 Ainsi d'après ce tableau sommaire des intérêts français en Afrique on pourrait dire que peu de choses ont changé depuis la période coloniale. Les anciennes colonies sont toujours enchaînées par une série de dépendances économiques, diplomatiques et militaires. Les ressources de ces pays servent en priorité à alimenter les profits des grands monopoles français tandis que leurs marchés locaux servent de débouchés naturels à l'industrie française. Le maintien de cette domination est assuré par la présence de nombreuses troupes françaises qui s'assurent de la « loyauté » des régimes locaux (souvent autoritaires) à l'égard la France tout en protégeant les intérêts des grands monopoles.

 

            Pourtant, cette situation, indépendance politique nominale mais dépendance économique de fait des pays africains, est fragile et peut être remise en cause du fait de l'évolution des rapports de force entre les différents impérialismes. La prise de possession directe des territoires, des débouchés et des matières premières, par le biais de la domination coloniale offrait l'avantage de l'exclusivité et la garantie que les concurrents étaient exclus de la compétition. Or, depuis plusieurs décennies désormais, la domination des vieilles puissances impérialistes, du fait du développement inégal du capitalisme et du fait de la crise mondiale, est remise en cause sur le continent africain mais aussi à l'échelle mondiale.

 

            Alors que d'un côté les vieilles métropoles impérialistes sont frappées par des crises économiques à répétition, de l'autre de nouveaux venus (les BRICS) remettent en cause la hiérarchie des grandes puissances et  ne cessent de conquérir de nouveaux marchés. Sur le continent africain c'est la Chine qui est la plus active et qui est devenue le principal partenaire économique de l'Afrique. Jamais les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique n’ont atteint de tels records. Pékin inonde de ses produits les marchés du continent noir tout en s’y approvisionnant en minerais. En quête de ressources énergétiques, l’empire du Milieu multiplie les investissements. En effet la croissance chinoise est dévoreuse de matières premières et les dirigeants chinois ont besoin de pérenniser leur approvisionnement (surtout en matières premières et en pétrole) en nouant des alliances ou des traités avec différents pays. En échange de l'accès aux matières premières les Chinois promettent souvent aux différents régimes africains des aides, des subventions voire des soutiens militaires (comme avec le Soudan).

 

           

C'est justement dans cette dynamique conquérante de la Chine sur le continent africain qu'il faut trouver la raison principale des interventions extérieures de la France. En effet de nombreux gouvernements africains, acquis depuis des décennies aux vieilles puissances impérialistes, se laissent désormais séduire par la politique du carnet de chèque pratiquée par la Chine. Les bourgeoisies locales, qui ne vivent que des miettes que leur laissent les impérialistes et leurs monopoles, sont donc tentées de se vendre au plus offrant. C'est ce qui est arrivé en 2008 quand la Chine a accordé à la Centrafrique des aides et un prêt pour un montant global de 3,25 milliards de francs CFA soit 4,4 millions d’euros. Dans le même temps une compagnie chinoise pétrolière était chargée de prospecter le sous-sol du pays pour évaluer les réserves en hydrocarbure. Un tel affront ne pouvait être toléré et en bon « civilisateur » la France s'est chargé de ramener , par la bonne vieille politique de la canonnière, les « indigènes » dans le droit chemin, c'est à dire dans le giron des multinationales françaises.

 

De l'aveu même de l'ex-président Bozizé, cette question du pétrole et de la Chine fut centrale dans les raisons inavouables de l'opération Sengaris. Il a en effet affirmé sur les ondes de Radio France International (RFI) que « j’ai été renversé à cause du pétrole » C'est pour avoir cédé aux sirènes des impérialismes émergents que de nombreux gouvernements africains ont été ces dernières années renversés dans la violence par les impérialismes occidentaux. Etant affaiblis économiquement, les vieux pays capitalistes ne sont pas en mesure de s'aligner sur les propositions de la Chine. Cependant, ils gardent un net avantage sur le plan militaire et une expérience plus que centenaire des guerres coloniales en Afrique. Ils sont donc en mesure, par la force, de reconquérir les parts de marché perdus. La France est donc depuis plusieurs années dans une phase de reconquête, de recolonisation de l’Afrique, et il y a fort à parier que ce n'est qu'un début. L'Afrique est d'une importance vitale pour l'impérialisme français, tant par les matières premières qu’il en retire que par les profits qu’il peut y réaliser. La crainte de la perte de ses marchés obsède les politiques français: « Sans l'Afrique, la France serait reléguée au rang d'un pays du tiers-monde » (Jacques Chirac) ou encore "L'Afrique est l'avenir de la France" disait Jean-Marie Bockel dans un rapport commandité par le Sénat.

 

Pour garder son rang et accroitre les profits de ses monopoles, l'Etat français sous la responsabilité de son "chef de guerre" va continuer à déployer ses troupes en Afrique francophone et imposer aux peuples africains son règne par le fer et par le feu.

 

Dans cette situation, quels sont les intérêts du prolétariat français et donc la ligne à suivre pour les communistes ?

 

Certains accréditent l’idée sans le dire toujours ouvertement que le pillage de l’Afrique et ailleurs par les monopoles français « profite » à toute la société française y compris aux prolétaires.

Tous les courants politiques nationalistes chauvins ou patriotes, de droite comme de gauche, s’appuient sur cette idée pour soutenir la politique de domination de l’Etat impérialiste français en Afrique et ailleurs. Même certains courants qui se revendiquent communistes, estiment que sous d’autres formes, l’influence de la France en Afrique doit être préservée et défendue. Car d’autres pourraient profiter du recul de la France.

 

Mais posons concrètement la question : les prolétaires de France paient-ils moins cher l’énergie tirée de l’exploitation des ressources africaines et d’ailleurs par TOTAL ou AREVA ?

Les prix de la construction (et donc des loyers) et des transports sont-ils moins chers parce que Bouygues et Vinci investissent en Afrique et ailleurs dans le monde ? Les conditions de travail et les salaires en France dans ces groupes monopolistes sont-elles meilleures ?

 

            Nullement. L’exploitation des ressources et du travail des ouvriers africains ne profite qu’à ces monopoles au service desquels est l’Etat français qui puise dans les finances publiques pour financer ses interventions militaires et pour soudoyer les bourgeoisies des Etats dominés.

En vérité, ni le prolétariat français ni les prolétaires des pays dominés d’Afrique et d’ailleurs n’ont d’intérêt à soutenir l’impérialisme français (ni aucun autre d’ailleurs). Leur intérêt commun est de combattre ensemble l’impérialisme, et pour les prolétaires français,  d’abord l’impérialisme français, qu’il soit violent (agressions militaires) ou   pacifique (corruption des bourgeoisies locales).

Le ROCML appelle les travailleurs de France à combattre l’impérialisme français et à soutenir les peuples qui luttent pour s’en affranchir.

 

 

 

HORS D’AFRIQUE ET D’AILLEURS LES TROUPES MILITAIRES ET LES MONOPOLES FRANÇAIS !

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28 octobre 2014 2 28 /10 /octobre /2014 11:47

DISCOURS DU ROCML POUR L’ENTREE DANS LA TRENTIEME ANNEE DE DETENTION DE GEORGES ABDALLAH A LA PRISON DE LANNEMEZAN

 

            Encore une fois, la nature répressive de l’impérialisme français qui emprisonne les combattants de la justice nous oblige à manifester devant les murs de la prison de Lannemezan.

            Encore un triste anniversaire que nous venons dénoncer ici tous ensemble camarades.

            Afin d’éviter d’avoir une nouvelle fois à se rassembler ici pour dénoncer l’acharnement judiciaire de la justice impérialiste qui s’abat sur notre camarade Georges Abdallah, il faudra amplifier la mobilisation solidaire de nous tous. N’attendons pas un geste d’humanité ou de bonté de la justice française ou de celle des Etats-Unis ou d’Israël. Ce jour n’arrivera pas. Sa libération dépend de l’ampleur de notre mobilisation.

            Alors que les responsables politiques des pays impérialistes comme la France, les Etats-Unis, Israël, assassinent, massacrent, pillent et exterminent des peuples entiers sans jamais avoir à répondre de leurs barbaries, il faudrait que nous les masses populaires exploitées par cette même oligarchie capitaliste, trouvions normal, même justifiés, qu’un camarade qui s’est battu pour un nouveau monde débarrassé de l’exploitation de l’homme par l’homme et des guerres impérialistes restent enfermé toute une vie derrière des murs.

            Il faudrait accepter les privations, les répressions, les injustices, les massacres et les pillages pendant qu’eux se gavent sur notre travail, sur nos vies. Mais nous militants révolutionnaires, anti-impérialistes, avons dit : non. Et nous nous battrons tant que nous respirons, classe contre classe contre toutes formes d’oppression et d’exploitation du capitalisme. Et se battre aujourd’hui et les jours suivants pour la libération de notre camarade Georges Abdallah, c’est se battre contre le capital et ses laquais, c’est démontrer le caractère barbare de l’impérialisme, c’est partager le combat révolutionnaire du camarade Georges pour un monde délivré des guerres et des famines.

            Combattons pour la libération de notre camarade classe contre classe.


            Pour la victoire du communisme.

 

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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 16:28

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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 08:17

LES CONFLITS INTER-IMPERIALISTES
AU MOYEN ORIENT

 

Depuis la première guerre mondiale, les conflits « régionaux » à caractère inter-impérialistes n’ont jamais cessé au moyen orient. Source convoitée de matières premières et située au carrefour de grandes routes maritimes et terrestres, cette région est l’un des lieux d’affrontement privilégiés entre les grandes puissances impérialistes.

Après la première guerre mondiale, l’empire ottoman a laissé sa place aux deux grands pays impérialistes, la France et Angleterre. Ces deux pays impérialistes sont responsables du repartage de moyen orient. L’occupation de la Palestine et le découpage du Kurdistan, de la Syrie et Iraq…ce sont eux. Après la deuxième guerre mondiale la domination passe entre les mains des USA. Une nouvelle division du Kurdistan entre quatre pays (Turquie, Iran, Iraq et Syrie) et l’occupation de Palestine en 1948 par Israël, ont entraîné la résistance de deux peuples opprimés dont le sort n’est toujours pas réglé aujourd’hui. Evidement les pays impérialistes n’ont aucun intérêt que leurs revendications aboutissent. Depuis le début de siècle ils ont toujours utilisé ces sources de tension pour régler des conflits entre impérialistes en soutenant ou manipulant les forces réactionnaires locales, comme la Turquie « amie des Palestiniens », tout en entretenant des relations commerciales et un entrainement militaire avec Israël.

Ces trois dernières décennies, les conflits au Moyen Orient n’ont pas cessé : Guerre entre Iraq et Iran, Les guerres du Golfe, Palestine, au Liban et les révoltes de peuples pays arabes en Egypte, Syrie et Bahreïn…etc. Les USA défendent leur zone d’influence et intérêts géopolitiques face aux prétentions d’autres pays impérialistes (principalement la Russie et la Chine). Ce qui se déroule aujourd’hui en Iraq et Syrie est la conséquence de la politique impérialiste, politique qui n’arrive pas à stabiliser la situation et à contrôler l’activité des forces réactionnaires dans la région.

Apres que le régime de Saddam en 2003 fut abattu, l’Iraq a été de fait divisé en deux : Le gouvernement de Bagdad et la région autonome du Kurdistan sud. Mais en réalité le gouvernement de Bagdad n’a jamais été capable de contrôler véritablement la zone actuellement entre les mains de l’Etat Islamique. Le pouvoir central entre les mains de politiciens issus de la minorité chiite a perdu toute légitimité aux yeux des peuples d’Irak y compris sur une fraction importante des chiites.

La politique des Etats-Unis visait à contrôler l’Irak et à saper le rôle grandissant de l’Iran dans la région et à le déstabiliser. C’est dans ce contexte et avec l’appui direct ou indirect de l’impérialisme et des forces réactionnaires que l’organisation de l’Etat Islamique (EI) s’est développée à partir de 2004.

Après 2010 les pays impérialistes n’ont pas trouvé d’autre force qui puisse militairement s’opposer au régime Assad en Syrie, Ils se sont appuyés sur EI et sur d’autres groupes radicaux-islamiques. Et ce en s’appuyant sur le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie qui sont devenus les premiers fournisseurs d’armes à ces groupes. La Turquie a été utilisée comme un passage entre l’Europe et le Moyen Orient. Evidemment chaque pays impliqué a poursuivi ses propres intérêts. Les USA visaient à créer un cordon de sécurité sunnite face à l’Iran chiite. Pour la Turquie il faut ajouter la question du Kurdistan-ouest (Syrie) où le peuple de Rojava a proclamé son autonomie ce que la Turquie refuse chez elle au peuple kurde. C’est par l’EI interposé que la Turquie combat le peuple de Kurde. On sait que la Turquie fournit des armes et que certains dirigeants de l’EI ont été formés en Turquie.

L’EI est loin d’être homogène et stable. Il regroupe des anciens de Guantanamo qui ont participé à la guerre contre Kadhafi en Libye, des ancien soldats de Saddam, des anciens frères musulmans de Syrie…voilà les principales forces composants L’EI. Il est répété dans les médias occidentaux que « des milliers de jeunes européens musulmans se battent dans ses rangs », c’est une réalité mais cette médiatisation sert surtout à dissimuler les responsabilités occidentales de cette situation.

Depuis des décennies on a manipulé et humilié les musulmans. L’impérialisme les a utilisés contre l’URSS dans la guerre d’Afghanistan. Le développement d’Al-Qaïda date de cette époque. Pendant la guerre du golfe, on a encouragé tous les groupes radicaux islamistes contre Saddam. Evidement une forte haine contre l’intervention ou l’occupation impérialiste s’est développée dans les peuples de la région. En l’absence de forces progressistes et communistes anti-impérialistes, le mécontentement a nourri les groupes obscurantistes et fascistes. En Europe des personnes déclassées, rejetées par la société se tournent vers ces groupes à l’Islam « pur ». Pendant un siècle, pour contrer le communisme les USA ont tout fait pour développer une « ceinture verte ». L’organisation des frères musulmans fut le principal fruit de ce travail. En Turquie, en 1980, après le Coup d’Etat qui a été soutenu par l’Europe, et organisé par les USA, des centaines de milliers d’extraits du Coran ont été diffusés en Turquie et dans les montagnes du Kurdistan tout en organisant le massacre, la torture et la déportation pour le mouvement communiste et progressiste. Mais qui sème le vent récolte la tempête. Les impérialistes ont toutes les difficultés du monde à arrêter l’emballement d’une situation qui échappe à leur contrôle et qui permet à l’EI de poursuivre ses objectifs propres.

l’EI n’a pas anti-impérialiste. C’était une marionnette entre les mains des impérialistes qui a rompu ses ficelles. Le but des USA en Iraq était d’établir un pouvoir avec trois composantes : Les Kurdes, Les Chiites, et l’EI comme représentant des sunnites pour affaiblir le régime syrien. Même Obama, n’a pas caché cette stratégie. Mais ces forces sont loin d’avoir un caractère de classe homogène. La bourgeoisie est divisée entre les diverses ethnies et tendances religieuses irréconciliables.

Le régime syrien résiste non sans succès avec le soutien de la Russie et de l’Iran. L’Autonomie de Kurdistan de Syrie, les mouvements des deux dernieres années en Turquie qui renforcent le Kurdistan nord (la partie Kurde de Turquie), l’impérialisme US ne l’avait pas prévu. Ni que les anciens soldats des Saddam feraient alliance avec l’EI. Aujourd’hui les USA et les forces réactionnaires régionales alliées des USA ont perdu momentanément le contrôle de la situation.

Pour redresser la situation à leur avantage les impérialistes occidentaux vont s’appuyer sur le Kurdistan Sud(Irak) seule région qui est stable pour l’instant. Et leur intervention est présentée comme une action humanitaire pour sauver les peuples de la barbarie de l’EI ! Or en 2013 l’EI a attaqué les Kurdes de Syrie, massacré enfants et femmes. Sont-ils intervenus ? Non parce que les pays impérialistes occidentaux et leurs alliés locaux, espéraient que l’Etat Islamique affaiblirait la Syrie et les Kurdes et permettrait d’ériger une barrière sunnite face aux chiites qui soutiennent l’Iran et empêcherait l’autonomie régionale de Kurdistan-ouest.

On pourrait penser que cette nouvelle situation peut favoriser l’indépendance du Kurdistan. Le Kurdistan est séparé en quatre (Iran, Iraq, Syrie et Turquie). Les Kurdes sont divisés. Même s’il est possible que le Kurdistan sud puisse proclamer son indépendance. Mais seulement si elle devient une force mercenaire dans les mains des impérialistes et utilisable contre d’autres kurdes de Syrie ou de Turquie. La pratique de Barzani le prouve. En 2013 Il a fait creuser un fossé à la frontière avec la Syrie pour empêcher que les Kurdes de Syrie se réfugient et se ravitaillent au Kurdistan sud à la suite des attaques de l’EI.

Comment les USA pourraient-ils rétablir la situation en leur faveur ? La mise en place de deux à trois petits états en Irak. Le Kurdistan, Bagdad (chiite) et la frontière actuelle de l’Etat islamique avec une partie de la Syrie qui est sous son contrôle. Par contre les USA et les impérialistes occidentaux, vont essayer de remplacer L’EI avec d’autres forces. Déjà la présence au Golan (la frontière syrienne qui est sous l’occupation d’Israël) d’une branche d’Al-Qaïda, montre que les impérialistes ne veulent pas laisse tranquille Asad, mais ils n’ont pas pour le moment une autre force prête à la remplacer. Le conflit avec la Syrie a dépassé le caractère régional.

Car la question de la Syrie rejoint celle de l’Ukraine, résultat des conflits inter impérialistes. Et même si dans tous ces conflits certaines forces résistent comme rojava (kurdes de Syrie) ou certaines forces progressistes en Ukraine, cela ne change pas le caractère général de ces guerres impérialistes. 1

Quelle est la solution :

Il n y a pas des solutions dans le système capitaliste-impérialiste, ni pour la paix ni pour arrêter des conflits permanents dont dépendent les intérêts des différentes bourgeoisies et des états bourgeois. Seule la force anti impérialiste conséquente, le prolétariat, doit s’organiser pour mettre fin à la guerre et rétablir la paix entre les peuples par la reconnaissance du droit à l’auto-détermination des peuples. Chaque peuple opprimé et tous les travailleurs doivent construire leurs propres forces politiques et militaires pour faire face à la guerre réactionnaire et impérialiste. La faiblesse des forces progressistes au Moyen Orient est liée au caractère de classe bourgeois et petit bourgeois de classe des organisations actuelles.

 

Divisé, le peuple kurde est dans une situation difficile. La Turquie, officiellement ralliée à la coalition militaire prétendue anti Daesh, a placé quelques tanks à sa frontière ; mais elle regarde les bras croisés les assauts djihadistes contre Kobanê et empêche par la force tout passage de combattants kurdes de Turquie vers la zone des combats. Tout en affirmant en parole être dans la coalition anti Daesh,  son but est de laisser massacrer les combattants kurdes pour établir ensuite une zone tampon frontalière avec la Syrie, échappant à la souveraineté de l’Etat syrien.

Aujourd’hui, l’intérêt du peuple kurde est de s’unir. Sa résistance dérange les pays impérialistes et capitalistes régionaux qui le divisent et l’oppressent. Le mouvement révolutionnaire international a le devoir de soutenir les revendications nationales, politiques et sociales, du peuple kurde.

 

ROCML

Septembre 2014

 

 

1 Sujet d’un autre article comment se fait-il que ce conflit n’enflamme pas le prix du pétrole ? Ce que l’on peut dire dès à présent c’est qu’une des raisons de la décision d’intervention aérienne des USA en IRAK et en Syrie contre les forces de l’EI est liée à cette question.

 

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18 juillet 2014 5 18 /07 /juillet /2014 11:05

Introduction pour la conférence sur la classe ouvrière

Le 10/04/2014 à Mourenx

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Nous avons jugé cette conférence et son thème « les ouvriers : une classe, une force ! » crucial dans l’avancement de l’analyse des militants anticapitalistes. Il est certain que depuis quelques décennies nous apprenons et tentons d’examiner l’ennemi des travailleurs : la bourgeoisie, le patronat, sous son moindre détail, dans toutes ses organisations, aux travers de toutes ses offensives. Seulement il est un point vital que nous oublions, c’est se connaitre soi-même, en tant que classe ouvrière.

Les révolutionnaires avaient fait ce travail au XIXème siècle et dans la première moitié du XXème siècle mais ce travail est tombé en désuétude, il n’y a plus cette analyse. Qui est aujourd’hui la classe ouvrière en France ? Quelle est sa force et son rapport de force ? A-t-elle conscience d’elle-même et plus important : a-t-elle conscience de ses intérêts de classe ?

Ce sont aujourd’hui pour tous les militants anticapitalistes des questions auxquelles il faut répondre, sur lesquelles il faut travailler. Afin de mieux nous connaitre, pour pouvoir acquérir une meilleure vision d’ensemble, etc. Aujourd’hui nous pensons que les organisations (quelles soient politiques, syndicales ou associatives) qui travaillent dans l’intérêt du prolétariat doivent prendre ces questions comme un ordre du jour.

Le Rassemblement Organisé des Communiste Marxiste Léniniste (ROCML), vous a invité, non pas pour vous donner une réponse, mais pour nous permettre de réfléchir à ces questions afin d’avancer ensemble. Que vous soyez militant syndical, politique ou associatif et que vous meniez le combat contre le capital, vous avez toute votre place dans cette assemblée, pour rajouter votre pierre à la réflexion que nous souhaitons commune et large.

Cette réflexion se fait indispensable à une époque où la classe ouvrière a perdu toute son indépendance politique. Les dernières luttes le montrent sans détour, la volonté de neutralité politique, qui fait souvent sombrer le mouvement ouvrier à la remorque de la bourgeoisie (comme la lutte des bonnets rouges), l’acceptation de l’offensive de la bourgeoisie sur les acquis des travailleurs où l’on voit une faible contestation comme sur l’ANI ou autres, ou même parfois bien pire un soutien a la politique réactionnaire de la bourgeoisie par exemple sur la question de l’immigration.

A l’époque où le capitalisme rentre dans une crise sans précédent et s’y enfonce inexorablement, le prolétariat a un besoin vital de retrouver son indépendance politique et de s’attacher à réaliser sa mission historique : débarrasser le globe du capitalisme pourrissant afin d’instaurer le pouvoir révolutionnaire de la classe ouvrière.

Mais voilà, pour se débarrasser du capitalisme nous pensons que les travailleurs doivent se débarrasser de leurs illusions ou des concepts imposés par la propagande du capitalisme car il n’y a jamais eu des morales de maîtres et des morales d’esclaves mais que des morales établies par les maîtres pour les esclaves.

« En tant que classe opprimée, disait Henri Lefebvre, le prolétariat a longtemps accepté les valeurs morales qui lui étaient imposées et l’entretenaient dans son abaissement : résignation, humilité, acceptation passive, etc. En tant que faisant partie de la classe asservie, l’individu prolétarien trouvait dans la morale (bourgeoise) une compensation factice et une récompense illusoire : il était un pauvre méritant, un brave et honnête travailleur, lorsqu’il acceptait sans protestation les limites étroites de son activité ».

Autrement dit, si le prolétaire accepte sa servitude il n’aura besoin que de patience et de résignation, mais, et c’est là l’un des points fondamentaux de ce débat, si le prolétaire devient conscient de sa classe, il aura besoin de courage, du sens des responsabilités, d’enthousiasme. Il devra acquérir des connaissances multiples et considérer la lucidité dans l’action et l’intelligence des situations comme valeurs.

Le marxisme, comme théorie révolutionnaire, n’est pas un humanisme sentimental et pleurnichard, ni ne se penche sur le prolétariat parce qu’il est opprimé et ce n’est pas non plus pour se lamenter sur son oppression. Mais il montre comment et pourquoi le prolétariat peut s’affranchir de l’oppression. Le marxisme ne s’intéresse pas au prolétariat parce qu’il serait faible (ce qui est le cas des gens charitables, des utopistes, des paternalistes, sincères ou non), mais parce qu’il est la seule force capable de remporter la lutte révolutionnaire, non pas parce qu’il est ignorant, mais parce qu’il doit assimiler et enrichir la connaissance, non pas parce qu’il est rejeté dans l’inhumain par la bourgeoisie mais bien parce qu’il est l’avenir de l’homme et rejette comme inhumaine cette vaniteuse bourgeoisie. En un mot le marxisme voit dans le prolétariat son devenir et son possible !

Le prolétariat, débarrassé de la morale bourgeoise, qui acquiert la connaissance révolutionnaire, devient une classe consciente et agissante qu’aucune duperie ou répression ne pourra arrêter, elle acquiert sa morale prolétarienne uniquement par les biais de la lutte de classe contre classe et aux travers de son organisation politique.

Malheureusement aujourd’hui, les ouvriers, sont en grande majorité dans la passivité politique. Se morfondant dans la patience et la résignation. Aujourd’hui les travailleurs n’ont plus conscience de faire partis d’une classe à l’intérêt historique unique : mettre fin au capitalisme et l’instauration d’un pouvoir révolutionnaire de la classe ouvrière.

La classe ouvrière est une force indestructible uniquement quand celle-ci le sait et agit dans ce sens. Si au contraire elle délaisse l’action politique aux monarques autoproclamés de la bourgeoisie, les ouvriers perdront petit à petit les acquis conquis par leurs ainés qu’ils ont souvent chèrement payés. Si elle accepte ce vieux précepte de la société capitaliste, qui scinde la société entre ceux qui travaillent et ne devraient pas réfléchir et ceux qui réfléchissent et donc décident pour tous les autres sans avoir à travailler : alors la classe ouvrière sera emportée par la crise et son lot de misère!

Le ROCML a souhaité créer cette initiative pour approfondir le travail qu’il effectue quotidiennement sur le terrain de la lutte de classe. En espérant que cet échange permette que nous avancions vers les réponses aux questions cruciales qui se posent à la classe ouvrière aujourd’hui.

 

 

 

 

Première Partie : Situation politique

 

Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, François Hollande a poursuivi dans tous les domaines la politique de Nicolas Sarkozy. Les attaques ont continué à pleuvoir sur le monde du travail. Les conditions de vie des travailleurs se dégradent puisque les réformes ou plutôt les « contre-réformes » du gouvernement enterrent chaque jour un peu plus le pouvoir de consommation des travailleurs.

Cette politique n’est pas un hasard, ce n’est pas non plus le patronat qui prend en otage Hollande. Cette politique est consciente. Mais dans le cadre d’un système économique capitaliste, c’est aussi la seule politique possible étant donné la faible marge de manœuvre dont dispose la bourgeoisie pour gérer ses affaires. En clair, Hollande est comme son prédécesseur l’homme de la bourgeoisie, il défend les intérêts qui lui sont dictés par les grands monopoles, plus particulièrement les grandes entreprises françaises qui sont présentes à l’échelle mondiale et dont dépend toute l’économie.

La crise que nous connaissons aujourd’hui est une crise de surproduction mondiale et généralisée : c’est une crise du système capitaliste dans son ensemble. Les politiques dans le cadre du système sont incapables de le réguler. En effet, les lois de l’économie sont plus puissantes que n’importe quelle politique.

Sous le capitalisme, le but de la production n’est pas de satisfaire les besoins de la société mais de produire pour le profit pour satisfaire le propriétaire des moyens de production, le bourgeois. Le capital ne réalise ce profit qu’en prenant à l’ouvrier du travail non payé (la plus value). Maximiser le taux de profit consiste à réduire le coût de production et pour cela, un des leviers essentiels du capital, c’est réduire le salaire des travailleurs, voila une autre loi du capitalisme. La production n’est pas basée pour répondre aux besoins humains. La limitation des salaires est aussi une autre loi du capitalisme car les entreprises sont en concurrences : pour ne pas faire faillite, elles doivent limiter ou diminuer leurs coûts de production, d’où toute la propagande sur la nécessité de diminuer ce que les bourgeois appellent le coût du travail. Mais pour nous, le salaire n’est pas un coût puisque c’est la classe ouvrière qui produit toute la richesse, les marchandises.  Dans tous les cas, les résultats sont là, les crises font partie du capitalisme. Du point de vue de la classe ouvrière, sortir de la crise, c’est s’en prendre au pouvoir du capital.

Les conséquences de la crise sont observables à deux niveaux : International et National

Au niveau international, la crise économique a des conséquences néfastes. Elle aggrave les tensions entre puissances. Chaque puissance cherche à contrôler ou gagner de nouvelles parts de marchés pour trouver des débouchés aux marchandises surproduites. Elles cherchent aussi à produire là où la main d’œuvre est moins chère pour assurer leur compétitivité. Cela aiguise encore les contradictions du système.

D’autre part, les vielles puissances capitalistes comme la France font face à de nouveaux concurrents comme la Chine, la Russie ou l’Inde qui ont besoin des ressources énergétiques comme le pétrole, le gaz pour assurer leur développement.

Ces deux données entrainent des tensions ou des conflits entre puissances. On l’a vu, la France est intervenue militairement à multiples reprises sous couvert des droits de l’homme. Il s’agit de guerres de conquêtes pour maintenir son précarré économique, contrôler les routes commerciales en Afrique, gagner de nouveaux marchés (en Libye avec le pétrole et le BTP), ou en Ukraine actuellement. Ces guerres ont pour but de piller les richesses, écouler les marchandises surproduites ou exploiter davantage les peuples.

La bourgeoisie mène aussi une guerre sociale à l’intérieur de ses frontières contre les masses laborieuses.

Concrètement, la crise se manifeste en France par le licenciement de milliers d’ouvriers qui deviennent inutiles pour leurs profits. PSA en est un exemple. Dans ce secteur automobile, les entreprises sont touchées par la surproduction : trop de voitures ne sont pas achetées et les patrons réduisent la production pour l’optimiser en licenciant par milliers. De l’autre côté, l’Etat sous Sarkozy est venu au secours en proposant la prime à la casse : prime de l’Etat à celui qui met sa voiture à la casse pour en racheter une autre.

L’Etat est au service du capital. Il a un rôle de classe : subventions et interventions militaires pour les uns, (les patrons) envoi des CRS aux autres (les travailleurs), il désigne les travailleurs comme des assistés, des enfants gâtés s’ils refusent les conditions imposées par le patronat.

Le capitalisme ne peut repartir pour un nouveau cycle de croissance qu’en faisant supporter la crise par les travailleurs. Ainsi aujourd’hui nous sommes confrontés à un dilemme, le capitalisme ne peut plus apporter de progrès, et sa crise semble partie pour durer. Ou changement de système, ou barbarie.

Lorsque nous disons barbarie, ce ne sont pas des mots en l’air, pour sauver leurs profits, les capitalistes sont prêts à faire retourner les travailleurs au XIXème siècle quant aux conditions de travail, au degré d’exploitation. Le chômage atteint des proportions chaque mois inégalés (+ de 10 % sans compter le nombre de chômeurs radiés ou non comptabilisés dans les statistiques) et les salaires de ceux qui créent la richesse ne progressent pas. Le pouvoir de consommation des masses diminue et le gouvernement mène une politique systématique de destruction des acquis :

Attaques multiples sur les retraites et les pensions des retraités :

La durée de cotisation portée à 43 ans en 2035, l’âge légal de départ à 62 ans mais il faudra surement travailler plus longtemps.  Quant aux pensions, alors que le coût de la vie augmente, elles ne sont pas revalorisées.

Casse du code du travail et Accords Nationaux Interprofessionnels du 11 janvier 2013

Ils facilitent les licenciements, la casse de toute résistance ouvrière, facilite les baisses de salaires, l’emploi de contrats précaires

Cadeaux fiscaux en tout genre au patronat

Le pacte national pour la croissance et l’emploi en octobre 2012 : 20 milliards d’euros d’allègements pour le patronat -> conséquences négatives pour financer la Sécu

Pacte de responsabilité : 30 milliards de plus pour le patronat.

Cadeaux, alors que les services de santé, ou d’éducation du peuple se dégradent : médicaments non remboursés, éducation qui reproduit les inégalités de classe, condition dégradée pour l’éducation des jeunes.

Cette liste de mesures illustre bien le rôle du Parti socialiste au sein du jeu politique français : défendre les intérêts du grand capital comme le faisait l’UMP mais en maintenant l’illusion pour les travailleurs que la réunion des fameux « partenaires sociaux » du « dialogue social » permettrait des acquis pour les travailleurs -> c’est un mythe. Tout le monde peut s’en rendre compte dans la pratique : droite ou gauche c’est la même chose. Et le FN, dans ce jeu de dupe représente lui aussi les intérêts du capital et du patronat Il n’est en aucun point en opposition au système en place mais en plus de cela, il injecte le venin xénophobe et raciste pour diviser la classe ouvrière dans l’intérêt du patronat français le plus chauvin et nationaliste. De notre côté, en revendiquant les mêmes droits pour tous les travailleurs, c’est l’unité et la solidarité dans la lutte qui est assurée. L’objectif de ces trois partis est clair : on s’affronte sur la forme tant que les ouvriers n’ont pas conscience d’être une classe. Mais dès qu’ils prennent conscience qu’ils sont une force, la bourgeoisie et ses partis sont prêts à tout. La preuve avec la répression des mouvements de grève contre les licenciements, la non amnistie pour les 5 de Roanne où tout le monde est d’accord du FN au PS pour réprimer. Aucun par contre ne demanderait que les CRS arrêtent et mettent en prison ces patrons qui licencient, et détruisent des milliers de familles. En bons bouffons de la bourgeoisie, ils savent qui défendre.

 

  

 

 

Deuxième partie de la conférence : Situation de la classe ouvrière

 

 

Il est vrai que ces dernières décennies le patronat, la classe dominante, à la tète des organisations patronales, dictant la marche à suivre à l’Etat et aux gouvernements, etc. attaque sans répit les conditions matérielles et sociales des travailleurs.

L’histoire du capitalisme n’a été qu’une histoire de lutte de classes. Mais hier les ouvriers étaient mieux armés d’organisations syndicales puissantes. Ils étaient conscients d’appartenir à une classe, conscients de la lutte et du rapport de force qui était indispensable pour gagner leurs augmentations de salaire sur la part des profits du capitaliste.

Aujourd’hui, confiants de leur victoire, face à un mouvement ouvrier qui s’est affaibli, les capitalistes détruisent tout ce qui les menace. En premier lieu ils s’attaquent directement à la conscience de ces ouvriers en détruisant le sentiment d’appartenir à une classe ! Ils vont s’attaquer à la mémoire ouvrière, faire oublier aux travailleurs leur histoire, l’histoire de leurs luttes.

Pour cela ils vont créer une myriade d’appellation pour l’ouvrier afin de les diviser dans de multiples branches : l’ouvrier agricole, le manutentionnaire, le précaire, le sous traitant, le collaborateur, etc. L’ouvrier n’est plus, on le fait disparaitre derrière des statistiques qui font naitre une couche moyenne et des catégories socio-professionnelles qui font apparaitre des professions intermédiaires et des employés.

Mais ce n’est pas terminé il ne faut pas simplement lui faire oublier comment il s’appelle et qu’elle est son histoire mais aussi d’haïr les éléments de sa propre classe parce que celui-ci est un immigré ou parce que c’est une ouvrière. Les capitalistes sèment alors la division dans nos propres rangs, parce que la simple idée de notre unité pourrait signifier le glas de leur système.

Le capitalisme nous fait simplement disparaitre, comme il le fait dans le champ médiatique :

Graphe 1

Ils nous font aussi disparaitre de leur champ politique puisque même si plus de la moitié de la population active est composée d’ouvriers et d’employé, aucun député en est issu.

Ces attaques idéologiques et politiques de la classe dominante n’est pas anodine, elles sont menées uniquement dans le but de faire ainsi disparaitre les mouvements ouvriers.

Pourtant, nous existons bel et bien contrairement a tous les dires et statistiques que peuvent fournir INSEE et compagnie. Car même si nous représentons 24% de la population active (hors employés) et que nous étions 37% dans les années 1970 nous sommes toujours 6 millions. Sachant que ces statistiques ne prennent pas en compte les ouvriers agricoles, ni une bonne partie des intérimaires du fait de leur statut précaire. N’oublions pas que lors de la Commune de Paris, quand les ouvriers ont prit le pouvoir sur la capitale ils ne représentaient alors que 5% de la population active…

Ainsi les ouvriers composent encore aujourd’hui la catégorie socioprofessionnelle la plus grande du pays. Mais elle est en même temps la catégorie la plus dominée de toutes, comme nous l’explique Gérard Noiriel : « Les ouvriers restent aujourd’hui les derniers dans la distribution des revenus, ceux qui partent le plus rarement en vacances et les plus mal lotis en termes de capital culturel (19% de leurs enfants sont bacheliers contre 72% des enfants de cadres) »

Graphe 2

Avant de continuer sur l’analyse de la situation des travailleurs aujourd’hui arrêtons-nous sur les deux mots classe et ouvriers. Une classe est un vaste groupe d’hommes et de femmes qui tiennent une place dans un système de production historique, par leur place dans les rapports de production. Ainsi les ouvriers sont un groupe d’hommes et de femmes, qui dans la production des biens sous le capitalisme jouent un rôle crucial, celui de produire ses biens et ses richesses. L’ouvrier sous le capitalisme est une personne qui n’a de possession que ses bras, sa force de travail, qu’il met à la disposition d’un patron en échange d’un salaire. Le patron achète cette force de travail pour faire fonctionner ses usines, chantiers, etc. afin de retirer des profits de cette activité aux détriments de l’ouvrier. Voilà brièvement le rôle social des classes sous le capitalisme.

Comme nous l’avons dit plus haut, la classe ouvrière objectivement existe toujours, mais les formes d’organisation du travail ont largement évolué depuis les années 80. D’un prolétariat compact travaillant dans de grands centres industriels avec des contrats stables, nous sommes passés à des contrats précaires, des ouvriers mobiles, à la sous-traitance qui éclate les grands centres industriels en une myriade de petites entreprises. Autrement dit le capital a pris les mesures nécessaires pour disperser le mouvement ouvrier, à l’enfermer dans l’incapacité d’agir par des contrats sans aucune protection contre le licenciement (l’intérimaire a des difficultés à faire grève). Pour reprendre Noiriel : « Il ne s’agit pas vraiment de comprendre les souffrances et les difficultés d’existence réelles des « classes laborieuses », mais de trouver des recettes pour qu’elles ne se transforment pas en « classes dangereuses », pour qu’elles ne fassent plus de vagues et se résignent au sort qui est le leur ».

Ainsi le capital tente de disséminer les ouvriers dans de multiples entreprises afin de briser au maximum la conscience et les luttes collectives des travailleurs qui se faisaient auparavant sur la base de grands centres industriels.

Briser structurellement le collectif ouvrier ne suffit pas pour le capital, il faut aussi faire assimiler, dans l’intérêt de la domination bourgeoise, que l’ouvrier, dans son expression politique mais aussi de plus en plus dans sa lutte syndicale, que son mécontentement, ses aspirations ne peuvent passer qu’au travers de l’individu. Ceci est l’une des caractéristiques clé de ces dernières décennies. Politiquement, la classe ouvrière a perdu toute sa base de lutte politique collective.

Si l’ouvrier veut exprimer son mécontentement : il l’exprime aux travers des urnes. Pour autant la contestation portée par le peuple dans les urnes n’a jamais rien donné, l’expérience de ces dernières décennies est là pour nous le montrer, les ouvriers se trouvant alors dans un chaos politique ne votent plus, sont dégoutés par la politique même dont la seule image que l’on en a sont les scandales de corruptions, et les histoires de fesses de ceux qui nous gouvernent.

Dans ce contexte le taux de syndicalisation n’arrête pas de diminuer :

Graphe 3

Les syndicats ont de plus en plus de mal à mobiliser. Les luttes ouvrières en perte de vitesse et sans aucune ligne politique peuvent ainsi se mettre à la remorque de mots d’ordres contraires à leurs intérêts voire même parfois réactionnaires.

Du dégout de la politique bourgeoise la classe ouvrière se retranche dans l’apolitisme, pire ennemi idéologique de la classe ouvrière qui l’empêche de produire toute analyse de la situation, qui les rend aveugle à l’exploitation. Aujourd’hui seules persistent des luttes parcellaires, locales, isolées contre une fermeture d’usine, contre un licenciement. Les luttes nationales ne mobilisent que très peu, peinent à faire l’unité.

Pourtant dans un monde où domine l’exploitation de l’homme par l’homme, le prolétariat doit se préoccuper de politique, d’une politique révolutionnaire qui libérera le peuple de la barbarie du capital.

 

Noiriel G., Les ouvriers dans la société française.

Idem.

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18 juillet 2014 5 18 /07 /juillet /2014 11:01

La VDC n°1O à lire en ligne  ICI

 

http://rocml.org/wp-content/uploads/2014/04/VDC10.pdf


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