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La JCML est l'organisation de jeunesse du ROC-ML

 

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27 février 2015 5 27 /02 /février /2015 11:38

Discours pour la libération de Georges Abdallah

26 février 2015

 

Le ROCML et la JCML sont solidaires de Georges Abdallah emprisonné maintenant depuis plus de 30 ans en France. Alors que le gouvernement et tous les partis du système prétendent défendre la liberté d’expression, ils savent la museler lorsque celle-ci les met en danger, remet en cause leur pouvoir.

Georges, militant de classe et révolutionnaire inconditionnel est emprisonné, réduit au silence, du fait de ses opinion, par l’Etat français au service des impérialistes.

 

La liberté d’expression est la propriété de la classe dominante, bourgeoise. Les médias (télé, journaux) donnent des brevets de démocrates pour les criminels de guerre que sont Netanyahou, Hollande et Obama. De l’autre côté, les révolutionnaires communistes sont taxés de « terroriste », les grévistes de « preneurs d’otage », de « preneurs d’emploi », les syndicats de travailleurs « de cancer pour le travail ».

 

Aujourd’hui, le gouvernement se donne une image de défenseur des peuples, en réalité, il asphyxie et étouffe les travailleurs avec des lois scélérates : loi Macron, pacte de responsabilité… Il réprime voire enferme tous les militants qui concrètement agissent dans l’intérêt du peuple.

 

Libérez Georges

Justice de classe pour les militants révolutionnaires

 

 

 

Rassemblement à Pau

Rassemblement à Pau

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25 janvier 2015 7 25 /01 /janvier /2015 11:32

La vidéo du ROCML sur Charlie Hebdo

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10 janvier 2015 6 10 /01 /janvier /2015 14:02

Sur le site du ROCML ICI en PDF

Le ROCML condamne l’acte terroriste sanglant perpétré contre le journal satirique Charlie Hebdo. La liberté de penser, d’écrire et de diffuser, sont des conquêtes acquises dans les luttes séculaires contre l’arbitraire et l’obscurantisme. Les communistes se virent maintes fois supprimer cette liberté, c’est pourquoi ils luttent contre les actes qui l’entravent, d’où qu’ils viennent, que ce soit de l’Etat laïque bourgeois ou du fanatisme religieux. Le ROCML partage sur cette base l’émotion qu’a provoquée dans le peuple la tuerie de Charlie Hebdo.

En même temps, le ROCML dénonce l’utilisation de cet évènement par le gouvernement socialiste et l’ensemble des partis bourgeois de gauche et de droite. Leurs larmes de crocodiles, leurs discours anti-terroristes, sécuritaires et d’unité nationale ont en effet d’autres buts :

  1. Faire oublier que l’Etat français pratique lui aussi la terreur, à l’intérieur du pays, par la répression policière (Sivens, il n’y a pas si longtemps), et à l’extérieur par des interventions armées dans des pays souverains (Côte d’Ivoire, Libye, Syrie, Mali…), pour défendre les intérêts des monopoles français.
  1. Faire oublier que l’Etat français et ses gouvernements successifs de droite et de gauche ont contribué et continuent à contribuer à soutenir financièrement et en armement des organisations armées extrémistes religieuses pour détruire des Etats souverains qui n’acceptent pas de leur obéir. Ainsi on voit Fabius déclarer : « Al Nosra fait du bon boulot » alors que le peuple Kurde de Syrie fait face dans le même temps, sans aucun soutien, à la terreur de l’Etat Islamique et d’Al Nosra .
  1. Faire oublier que l’Etat français soutient les crimes terroristes de masse perpétrés par l’Etat sioniste israélien contre le peuple arabe de Palestine.
  1. Faire oublier que l’Etat français et un gouvernement socialiste n’hésitent pas à s’attaquer à la liberté d’expression quand elle les gêne ou quand elle gêne leurs amis comme dans l’affaire Dieudonné. .
  2. Faire pression sur la classe ouvrière pour qu’elle mette en veilleuse ses luttes, au nom de l’union nationale contre un ennemi commun et pour défendre des valeurs prétendues communes.

Le peuple et les travailleurs de France ont raison de défendre les libertés démocratiques quand elles sont attaquées, mais ils n’ont pas d’union nationale à faire avec ceux qui les exploitent et qui les oppriment, avec un Etat qui n’hésite pas à mettre en cause ces libertés démocratiques, qui nourrit, manipule et qui pratique lui-même différentes formes du terrorisme quand c’est dans l’intérêt du capital.

Dans un monde précipité dans le chaos et les guerres par les rivalités inter-impérialistes, en l’absence d’un mouvement international révolutionnaire prolétarien, en l’absence de perspectives d’un avenir heureux, la voie est ouverte à toutes les dérives.

Seule la classe ouvrière et le socialisme peuvent sortir ce monde de la barbarie.

ROCML le 8 janvier 2015

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2 janvier 2015 5 02 /01 /janvier /2015 12:10

Extrait de la VDC n°11

Retrouvez l'article sur notre site ICI

 

En l'espace d'à peine quatre ans l'armée française a envahi la bagatelle de quatre pays africains (Côte d'Ivoire, Libye, Mali et Centrafrique).  Preuve, s’il en fallait, qu'une large partie du continent africain est resté sous la domination de la France, et ce, en dépit des « indépendances » des années 1960. Ces  interventions militaires n'ont pas été motivées pour des raisons « humanitaires » ou pour lutter contre le terrorisme, comme le répètent à longueur de journées les médias. Elles tirent leurs raisons dans les intérêts nombreux que compte la France en Afrique et dans les luttes d'influence que se livrent les différents impérialismes pour le contrôle du gâteau africain.

 

Pourtant si à l'époque de Lénine la domination de la France était facilement identifiable (il suffisait pour cela d'une carte et de visualiser les différentes possessions coloniales), comment aujourd'hui l'impérialisme français parvient-il encore à enchaîner les peuples africains?

 

«Nous protégerons aussi nos intérêts», a affirmé le président François Hollande après les attentats du 23 mai 2013 au Niger, attentats qui visaient notamment la mine d'uranium d'Arlit du groupe français Areva.  Qu'appelle-t-on les intérêts français en Afrique ?

 

Par intérêts il faut d'abord entendre intérêts économiques. L'Afrique recèle de nombreuses ressources indispensables aux économies des pays capitalistes. On estime que le continent africain représente 8% des réserves mondiales de pétrole connues, 40% du potentiel hydroélectrique mondial, la plus grosse partie des ressources mondiales de diamant et de chrome, 50% de tout l’or du monde, 90% du cobalt, 50% des phosphates, 40% du platine, de l’uranium, du coltan, etc…  Bien entendu, du fait de son passé colonial, la France occupe une position de choix   dans l'économie africaine.

 

Le Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) estime la présence française à  «1.000 établissements et 80.000 collaborateurs sur place» pour un chiffre d’affaires de  «40 milliards d’euros».  Ces intérêts représentent 17% des exportations de la France (28 milliards d’euros en 2011 et 26 milliards pour les importations).  En 2011, la France a investi plus de 4 milliards d’euros en Afrique, soit 7% des investissements français à l’étranger. Pour bon nombre de pays africains, souvent des anciennes colonies,  la France est sur le podium en matière d’importation, d’exportation ou d’investissements, parfois les trois et souvent en 1ère place, notamment là où sévissent des régimes autoritaires et archi-corrompus. Si sur l’ensemble de la zone franc, 20% des IDE sont français, cette proportion avoisine les trois quarts au Gabon, au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Congo-Brazzaville... Côté exportations, sur l’ensemble de la zone franc, 25% sont à destination de la France.

 

Parmi les grandes sociétés françaises installées en Afrique, la société Areva. Elle est présente au Niger pour l'exploitation de minerai d'uranium (70% des exportations du pays).

Autre exemple: Total tire 31% de sa production du continent africain. Le groupe pétrolier exploite des gisements en Algérie, Angola, Gabon, Nigeria. Total mène des recherches dans d'autres pays du continent. «Total a économiquement besoin de l’Afrique. Nous sommes non-seulement la première entreprise de France, mais aussi, et surtout, le premier investisseur français en Afrique. Et Total a beaucoup plus d’intérêts en Afrique qu’en France», résumait son PDG, Christophe de Margerie, dans Jeune Afrique. Autre société française particulièrement liée à l'Afrique, le groupe Bolloré. Sa filiale, Bolloré Africa Logistics, est le leader du transport et de la logistique en Afrique. Il est opérateur des terminaux conteneurs d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, de Douala, au Cameroun, de Tema, au Ghana, de Lagos-Tincan au Nigeria, de Libreville-Owendo, au Gabon, de Pointe-Noire au Congo, et de Cotonou au Bénin.

 

Cette présence massive des grands monopoles français peut prendre l'aspect d'une véritable main mise sur tous les secteurs de l'économie d'un pays. L’exemple de la Côte d’Ivoire est édifiant. Les sociétés françaises ont investi d’abord dans le secteur des télécommunications, de l’énergie, des transports et de l’agro-industrie. Bouygues est actionnaire de la Compagnie ivoirienne d’électricité et de la Société des eaux de Côte d’Ivoire. Les banques françaises (Société générale, Crédit lyonnais, BNP Paribas) sont dominantes sur le marché avec leurs filiales. Total possède 25 % de la Société ivoirienne de raffinage. France Télécom est devenue l’opérateur majeur en télécommunications de la république de Côte d’Ivoire.

 

Ainsi, sous couvert de la fiction d'un pouvoir politique autonome et indépendant, ce pays est en réalité mis sous tutelle et ses ressources sont entièrement mises à la disposition des intérêts de l'impérialisme français. Ce type de dépendance, de type néo-colonial était déjà dénoncé par Lénine dans « l'Impérialisme Stade Suprême du Capitalisme »:

« Cette époque n'est pas seulement caractérisée par les deux groupes principaux de pays: possesseurs de colonies et pays coloniaux, mais encore par des formes variées de pays dépendants qui, nominalement, jouissent de l'indépendance politique, mais qui, en réalité, sont pris dans les filets d'une dépendance financière et diplomatique. »

 

            Pour protéger ses intérêts l'impérialisme français  maintient dans de nombreux pays africains de son ancien empire colonial des bases militaires permanentes qui ont la double fonction d'assurer la sécurité des intérêts français mais aussi de permettre à l'armée française de se déployer rapidement sur tout le continent africain. Ces trente dernières années ce n'est pas moins de 50 opérations militaires qui ont été réalisées sur le sol africain. Le surnom dont est affublé la France, celui « gendarme de l'Afrique », n'est donc pas usurpé.

 

 

La présence militaire française est effective en :

 

Côte d'ivoire - Opération Licorne, 450 militaires.

 

Tchad - Opération Epervier, 950 militaires.

 

Djibouti - La plus importante base militaire française en Afrique, avec environ 1.900 militaires.

 

-Gabon - Une des quatre bases permanentes en Afrique (avec Dakar, Djibouti et La Réunion) Environ 900 militaires.

 

Sénégal (et Cap Vert) - Force prépositionnée permanente de 350 militaires.

 

Si on ajoute les forces mobilisées dans le cadre des opérations extérieures (comme les récentes interventions au Mali et en Centrafrique), les forces navales dans le golfe de Guinée (pour surveiller les champs pétrolifères) et dans le golfe d'Aden (soi-disant pour lutter contre la piraterie), les forces spéciales ce ne sont pas moins de 10 000 militaires présents en Afrique.

 Ainsi d'après ce tableau sommaire des intérêts français en Afrique on pourrait dire que peu de choses ont changé depuis la période coloniale. Les anciennes colonies sont toujours enchaînées par une série de dépendances économiques, diplomatiques et militaires. Les ressources de ces pays servent en priorité à alimenter les profits des grands monopoles français tandis que leurs marchés locaux servent de débouchés naturels à l'industrie française. Le maintien de cette domination est assuré par la présence de nombreuses troupes françaises qui s'assurent de la « loyauté » des régimes locaux (souvent autoritaires) à l'égard la France tout en protégeant les intérêts des grands monopoles.

 

            Pourtant, cette situation, indépendance politique nominale mais dépendance économique de fait des pays africains, est fragile et peut être remise en cause du fait de l'évolution des rapports de force entre les différents impérialismes. La prise de possession directe des territoires, des débouchés et des matières premières, par le biais de la domination coloniale offrait l'avantage de l'exclusivité et la garantie que les concurrents étaient exclus de la compétition. Or, depuis plusieurs décennies désormais, la domination des vieilles puissances impérialistes, du fait du développement inégal du capitalisme et du fait de la crise mondiale, est remise en cause sur le continent africain mais aussi à l'échelle mondiale.

 

            Alors que d'un côté les vieilles métropoles impérialistes sont frappées par des crises économiques à répétition, de l'autre de nouveaux venus (les BRICS) remettent en cause la hiérarchie des grandes puissances et  ne cessent de conquérir de nouveaux marchés. Sur le continent africain c'est la Chine qui est la plus active et qui est devenue le principal partenaire économique de l'Afrique. Jamais les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique n’ont atteint de tels records. Pékin inonde de ses produits les marchés du continent noir tout en s’y approvisionnant en minerais. En quête de ressources énergétiques, l’empire du Milieu multiplie les investissements. En effet la croissance chinoise est dévoreuse de matières premières et les dirigeants chinois ont besoin de pérenniser leur approvisionnement (surtout en matières premières et en pétrole) en nouant des alliances ou des traités avec différents pays. En échange de l'accès aux matières premières les Chinois promettent souvent aux différents régimes africains des aides, des subventions voire des soutiens militaires (comme avec le Soudan).

 

           

C'est justement dans cette dynamique conquérante de la Chine sur le continent africain qu'il faut trouver la raison principale des interventions extérieures de la France. En effet de nombreux gouvernements africains, acquis depuis des décennies aux vieilles puissances impérialistes, se laissent désormais séduire par la politique du carnet de chèque pratiquée par la Chine. Les bourgeoisies locales, qui ne vivent que des miettes que leur laissent les impérialistes et leurs monopoles, sont donc tentées de se vendre au plus offrant. C'est ce qui est arrivé en 2008 quand la Chine a accordé à la Centrafrique des aides et un prêt pour un montant global de 3,25 milliards de francs CFA soit 4,4 millions d’euros. Dans le même temps une compagnie chinoise pétrolière était chargée de prospecter le sous-sol du pays pour évaluer les réserves en hydrocarbure. Un tel affront ne pouvait être toléré et en bon « civilisateur » la France s'est chargé de ramener , par la bonne vieille politique de la canonnière, les « indigènes » dans le droit chemin, c'est à dire dans le giron des multinationales françaises.

 

De l'aveu même de l'ex-président Bozizé, cette question du pétrole et de la Chine fut centrale dans les raisons inavouables de l'opération Sengaris. Il a en effet affirmé sur les ondes de Radio France International (RFI) que « j’ai été renversé à cause du pétrole » C'est pour avoir cédé aux sirènes des impérialismes émergents que de nombreux gouvernements africains ont été ces dernières années renversés dans la violence par les impérialismes occidentaux. Etant affaiblis économiquement, les vieux pays capitalistes ne sont pas en mesure de s'aligner sur les propositions de la Chine. Cependant, ils gardent un net avantage sur le plan militaire et une expérience plus que centenaire des guerres coloniales en Afrique. Ils sont donc en mesure, par la force, de reconquérir les parts de marché perdus. La France est donc depuis plusieurs années dans une phase de reconquête, de recolonisation de l’Afrique, et il y a fort à parier que ce n'est qu'un début. L'Afrique est d'une importance vitale pour l'impérialisme français, tant par les matières premières qu’il en retire que par les profits qu’il peut y réaliser. La crainte de la perte de ses marchés obsède les politiques français: « Sans l'Afrique, la France serait reléguée au rang d'un pays du tiers-monde » (Jacques Chirac) ou encore "L'Afrique est l'avenir de la France" disait Jean-Marie Bockel dans un rapport commandité par le Sénat.

 

Pour garder son rang et accroitre les profits de ses monopoles, l'Etat français sous la responsabilité de son "chef de guerre" va continuer à déployer ses troupes en Afrique francophone et imposer aux peuples africains son règne par le fer et par le feu.

 

Dans cette situation, quels sont les intérêts du prolétariat français et donc la ligne à suivre pour les communistes ?

 

Certains accréditent l’idée sans le dire toujours ouvertement que le pillage de l’Afrique et ailleurs par les monopoles français « profite » à toute la société française y compris aux prolétaires.

Tous les courants politiques nationalistes chauvins ou patriotes, de droite comme de gauche, s’appuient sur cette idée pour soutenir la politique de domination de l’Etat impérialiste français en Afrique et ailleurs. Même certains courants qui se revendiquent communistes, estiment que sous d’autres formes, l’influence de la France en Afrique doit être préservée et défendue. Car d’autres pourraient profiter du recul de la France.

 

Mais posons concrètement la question : les prolétaires de France paient-ils moins cher l’énergie tirée de l’exploitation des ressources africaines et d’ailleurs par TOTAL ou AREVA ?

Les prix de la construction (et donc des loyers) et des transports sont-ils moins chers parce que Bouygues et Vinci investissent en Afrique et ailleurs dans le monde ? Les conditions de travail et les salaires en France dans ces groupes monopolistes sont-elles meilleures ?

 

            Nullement. L’exploitation des ressources et du travail des ouvriers africains ne profite qu’à ces monopoles au service desquels est l’Etat français qui puise dans les finances publiques pour financer ses interventions militaires et pour soudoyer les bourgeoisies des Etats dominés.

En vérité, ni le prolétariat français ni les prolétaires des pays dominés d’Afrique et d’ailleurs n’ont d’intérêt à soutenir l’impérialisme français (ni aucun autre d’ailleurs). Leur intérêt commun est de combattre ensemble l’impérialisme, et pour les prolétaires français,  d’abord l’impérialisme français, qu’il soit violent (agressions militaires) ou   pacifique (corruption des bourgeoisies locales).

Le ROCML appelle les travailleurs de France à combattre l’impérialisme français et à soutenir les peuples qui luttent pour s’en affranchir.

 

 

 

HORS D’AFRIQUE ET D’AILLEURS LES TROUPES MILITAIRES ET LES MONOPOLES FRANÇAIS !

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31 décembre 2014 3 31 /12 /décembre /2014 11:14
​Extrait de la VDC N°11

 

 

I - LE SYSTEME CAPITALISTE-IMPERIALISTE

 

En ce début du XXIème siècle les conflits armés et agressions impérialistes se sont multipliés. Elles ont donné lieu chez ceux qui se réclament du communisme et dans les milieux anti impérialistes à des analyses et des positionnements politiques - tant en politique intérieure qu’extérieure- totalement erronés concernant le capitalisme ayant atteint son stade suprême, l’impérialisme.

 

En politique extérieure, partant du constat que ces agressions et conflits sont le fait des impérialistes occidentaux, nord-américain et européens, la Russie et la Chine sont considérés comme des défenseurs de la paix mondiale et des peuples opprimés que nous devrions soutenir. Certains, lors des événements de Crimée ont même qualifié Poutine de « Lénine de notre époque ».

 

En politique intérieure, le caractère impérialiste de la France et des conséquences que cela implique dans son organisation économique et politique sont occultés. On entraîne les militants à se battre pour une France capitaliste débarrassée de la domination du capital financier en rêvant d’un retour à une situation révolu à jamais des trente glorieuses et des revendications du programme du CNR.

 

Tous ces positionnements s’appuient sur une connaissance erronée ou superficielle de l’impérialisme, sur des préjugés et une vision du monde des classes dites « moyennes » dont la survie est liée à la survie et au développement du mode de production capitaliste.

Cet article est le premier de toute une série d’articles qui devraient éclairer les divers aspects du système capitaliste contemporain et contribuer à définir la politique des communistes et de tous les anticapitalistes conséquents dans leur lutte contre ce système aujourd’hui historiquement dépassé et décadent.

 

L’évolution historique inévitable du capitalisme en impérialisme

 

Marx et Engels dans le manifeste du parti communiste1 avaient en 1848 avaient magistralement décrit les causes qui ont conduit à cette évolution :

« Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le monde entier. Il lui faut s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations. Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays »

 

Et ce « ..au grand désespoir des réactionnaires2 elle a enlevé à l’industrie sa base nationale. Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore chaque jour. Elles sont supplantées par de nouvelles industries dont l’adoption devient une question de vie ou de mort pour toutes les nations civilisées, industrie qui n’emploient plus des matières premières indigènes, mais des matières premières venues des régions les plus lointaines, et dont les produits se consomment non seulement dans le pays même mais dans toutes les parties du globe (..) A la place de l’ancien isolement des provinces et des nations se suffisant à elles-mêmes, se développent des relations universelles, une interdépendance universelle des nations »

 

Plus tard Lénine, dans son ouvrage «L’impérialisme stade suprême du capitalisme»3 définira cette évolution comme la phase ultime, suprême du capitalisme, l’impérialisme. A ce stade l’économie mondiale est dominée par les monopoles, les multinationales. Les monopoles sont la conséquence de l’accumulation du capital et à la nécessité pour continuer à se valoriser avec profit à dépasser les frontières du marché national devenu trop exigu et conquérir des marchés extérieurs, des débouchés financiers par l’exportation des capitaux et s’assurer l’approvisionnement en matières premières.

Si l’on devait définir l’impérialisme aussi brièvement que possible écrit Lénine

 

« Il faudrait dire qu’il est le stade monopoliste du capitalisme. Cette définition embrasserait l’essentiel, car, d’une part, le capital financier est le résultat de la fusion du capital de groupements monopolistes d’industriels, et, d’autre part, le partage du monde est la transition de la politique coloniale (..) à la politique coloniale de la possession monopolisée de territoires d’un globe entièrement partagé ».4

 

Et la France est l’une des grandes nations « civilisées » à avoir atteint ce stade. Stade qui le seul mode d’existence possible du capitalisme, aucun retour en arrière n’est possible.

 

Le capital financier et sa domination

 

Une caractéristique de cette évolution est la domination du capital financier. Il est selon l’expression de Lénine « la fusion du capital bancaire et du capital industriel, et la création, sur cette base de ce ‘ capital financier’, d’une oligarchie financière »5 . « L’impérialisme est le capitalisme arrivé à un stade de développement où s’est affirmé la domination des monopoles et du capital financier »6

 

On comprend mieux l’affolement des Etats devant la « faillite des banques » et leur célérité à les empêcher de sombrer lors de la dernière crise financière.7

Bref le capitalisme ne serait pas le capitalisme sans le capital financier à la base de son existence et de sa survie. La politique visant à désigner le capital financier comme responsable des malheurs du capitalisme alors qu’il en est au contraire une des conditions de sa survie et à prôner sa limitation est une politique utopique, irréalisable sous le capitalisme impérialisme et ne fait que détourner les travailleurs de la véritable cible qu’ils doivent abattre : le système capitaliste.

 

Etats capitalistes et monopoles

 

 

L’internationalisation et l’énorme puissance des trusts et monopoles internationaux -certains ont un chiffre d’affaire supérieur à certains budgets d’Etat dans le monde – ont conduit certains à prédire l’affaiblissement du rôle de l’Etat. Remarquons simplement que la persistance des affrontements politiques, économiques et géo stratégiques entre les grandes puissances impérialistes8 , leurs interventions directes dans les problèmes économiques contredisent cette position et montre tout au contraire leur rôle essentiel pour la survie de l’économie capitaliste. Tout monopole s’affronte sur le marché international à ses concurrents, il reçoit de la part de l’Etat du ou des pays dont il est originaire (cf Airbus pour la France et l’Allemagne face aux USA pour Boeing) l’appui politique, militaire, diplomatique et subventions publiques nécessaires.

 

Dans cette affaire « Au fur et à mesure que s’aggrave les contradictions de l’impérialisme, les monopoles renforcent leur mainmise directe sur l’appareil d’état. Les grands magnats du capital jouent de plus en plus le rôle de dirigeants de l’appareil d’état. »9 C’est ainsi que l’on voit des grands patrons passer des cabinets ministériels à la tête d’entreprises publiques ou privées et vice versa.

 

« L’intervention de l’Etat en faveur des monopoles, s’exerce sous les formes les plus variées : propriété d’Etat, entreprise d’état, activités d’entreprises mixtes, programmes économiques finalisés, régulation des investissements, stimulation de la demande. Financement de la recherche scientifique, l’éducation…. L’Etat reste le plus grand « patron » de France, il contrôle notamment toute l’industrie de l’armement.

 

Cette reconnaissance du rôle de l’Etat en faveur des monopoles n’implique pas pour les communistes de devenir les défenseurs du petit capital opprimé par les monopoles et de préconiser comme solution un « repli nationaliste ». Au contraire les communistes à l’instar de Lénine considèrent le capitalisme impérialiste comme la préparation matérielle la plus achevée pour le passage au socialisme phase inférieure de la société communiste.

 

Dans les prochains articles nous aborderons d’autres caractéristiques du capitalisme aujourd’hui et ses conséquences pour la lutte anti capitaliste. Citons sans ordre prédéfini : l’impérialisme et la guerre, Impérialisme et crise systémique, Impérialisme et développement inégal du capitalisme et possibilité du socialisme dans un seul pays, les luttes nationales contre l’impérialisme, les blocs impérialistes et les contradictions inter impérialistes aujourd’hui, La domination des monopoles sur l’ensemble de l’économie mondiale, le rôle économique et politique des organisations internationales ( FMI, Banque Mondiale, OMC, ONU…) et régionales ( EU, BRICS, Traité de Shanghai…), le lien entre l’impérialisme le réformisme et le chauvinisme, la division internationale du travail et son organisation , conséquences sur les prolétaires , leur luttes et organisation face au capital…….

 

Retenons principalement de cette première partie que l’impérialisme est le stade ultime et inévitable du capitalisme, que les monopoles et le capital financier sont la base économique de sa domination, qu’il est la préparation matérielle le plus aboutie pour passer rapidement au socialisme, que l’Etat capitaliste n’a pas changé de nature et est toujours plus au service du capital et le garant de sa domination sur la société. Il est illusoire de vouloir l’humaniser en en gommant ses conséquences les plus criardes. Autant vouloir un capitalisme sans capitalisme !

 

Conclusion provisoire :

 

Aujourd’hui On ne peut être anti impérialiste sans être anti capitaliste et vice versa. Les communistes des pays impérialistes ont pour tâche de combattre l’impérialiste, pour l’abattre et abolir l’exploitation de l’homme par l’homme en instaurant le socialisme.

 

Notes

1-Dans le paragraphe « bourgeois et prolétaires». Nous encourageons le lecteur de lire ou de relire la totalité de ce passage qui montre entre autre la capacité de prévision et d’anticipation de l’analyse marxiste.

2 -Souligné par nous

3-Etude fondamentale sur l’Impérialisme que tout militant impérialiste ou communiste se doit d’avoir lu.

4 - « L’Impérialisme stade suprême » Ch7 $ 2

5-Ibidem ch6 $5

6- idem ch6 $5

7-Un article plus approfondi sur cette question du capital financier serait nécessaire, ce que nous ferons dans nos prochaines éditions.

8-Voir l’article sur la présence française en Afrique dans ce journal.

9-Manuel d’Economie Politique – p 284 in « La place historique du capitalisme ».

 

 

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30 décembre 2014 2 30 /12 /décembre /2014 12:05
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30 décembre 2014 2 30 /12 /décembre /2014 12:03
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28 octobre 2014 2 28 /10 /octobre /2014 11:47

DISCOURS DU ROCML POUR L’ENTREE DANS LA TRENTIEME ANNEE DE DETENTION DE GEORGES ABDALLAH A LA PRISON DE LANNEMEZAN

 

            Encore une fois, la nature répressive de l’impérialisme français qui emprisonne les combattants de la justice nous oblige à manifester devant les murs de la prison de Lannemezan.

            Encore un triste anniversaire que nous venons dénoncer ici tous ensemble camarades.

            Afin d’éviter d’avoir une nouvelle fois à se rassembler ici pour dénoncer l’acharnement judiciaire de la justice impérialiste qui s’abat sur notre camarade Georges Abdallah, il faudra amplifier la mobilisation solidaire de nous tous. N’attendons pas un geste d’humanité ou de bonté de la justice française ou de celle des Etats-Unis ou d’Israël. Ce jour n’arrivera pas. Sa libération dépend de l’ampleur de notre mobilisation.

            Alors que les responsables politiques des pays impérialistes comme la France, les Etats-Unis, Israël, assassinent, massacrent, pillent et exterminent des peuples entiers sans jamais avoir à répondre de leurs barbaries, il faudrait que nous les masses populaires exploitées par cette même oligarchie capitaliste, trouvions normal, même justifiés, qu’un camarade qui s’est battu pour un nouveau monde débarrassé de l’exploitation de l’homme par l’homme et des guerres impérialistes restent enfermé toute une vie derrière des murs.

            Il faudrait accepter les privations, les répressions, les injustices, les massacres et les pillages pendant qu’eux se gavent sur notre travail, sur nos vies. Mais nous militants révolutionnaires, anti-impérialistes, avons dit : non. Et nous nous battrons tant que nous respirons, classe contre classe contre toutes formes d’oppression et d’exploitation du capitalisme. Et se battre aujourd’hui et les jours suivants pour la libération de notre camarade Georges Abdallah, c’est se battre contre le capital et ses laquais, c’est démontrer le caractère barbare de l’impérialisme, c’est partager le combat révolutionnaire du camarade Georges pour un monde délivré des guerres et des famines.

            Combattons pour la libération de notre camarade classe contre classe.


            Pour la victoire du communisme.

 

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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 16:28

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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 08:17

LES CONFLITS INTER-IMPERIALISTES
AU MOYEN ORIENT

 

Depuis la première guerre mondiale, les conflits « régionaux » à caractère inter-impérialistes n’ont jamais cessé au moyen orient. Source convoitée de matières premières et située au carrefour de grandes routes maritimes et terrestres, cette région est l’un des lieux d’affrontement privilégiés entre les grandes puissances impérialistes.

Après la première guerre mondiale, l’empire ottoman a laissé sa place aux deux grands pays impérialistes, la France et Angleterre. Ces deux pays impérialistes sont responsables du repartage de moyen orient. L’occupation de la Palestine et le découpage du Kurdistan, de la Syrie et Iraq…ce sont eux. Après la deuxième guerre mondiale la domination passe entre les mains des USA. Une nouvelle division du Kurdistan entre quatre pays (Turquie, Iran, Iraq et Syrie) et l’occupation de Palestine en 1948 par Israël, ont entraîné la résistance de deux peuples opprimés dont le sort n’est toujours pas réglé aujourd’hui. Evidement les pays impérialistes n’ont aucun intérêt que leurs revendications aboutissent. Depuis le début de siècle ils ont toujours utilisé ces sources de tension pour régler des conflits entre impérialistes en soutenant ou manipulant les forces réactionnaires locales, comme la Turquie « amie des Palestiniens », tout en entretenant des relations commerciales et un entrainement militaire avec Israël.

Ces trois dernières décennies, les conflits au Moyen Orient n’ont pas cessé : Guerre entre Iraq et Iran, Les guerres du Golfe, Palestine, au Liban et les révoltes de peuples pays arabes en Egypte, Syrie et Bahreïn…etc. Les USA défendent leur zone d’influence et intérêts géopolitiques face aux prétentions d’autres pays impérialistes (principalement la Russie et la Chine). Ce qui se déroule aujourd’hui en Iraq et Syrie est la conséquence de la politique impérialiste, politique qui n’arrive pas à stabiliser la situation et à contrôler l’activité des forces réactionnaires dans la région.

Apres que le régime de Saddam en 2003 fut abattu, l’Iraq a été de fait divisé en deux : Le gouvernement de Bagdad et la région autonome du Kurdistan sud. Mais en réalité le gouvernement de Bagdad n’a jamais été capable de contrôler véritablement la zone actuellement entre les mains de l’Etat Islamique. Le pouvoir central entre les mains de politiciens issus de la minorité chiite a perdu toute légitimité aux yeux des peuples d’Irak y compris sur une fraction importante des chiites.

La politique des Etats-Unis visait à contrôler l’Irak et à saper le rôle grandissant de l’Iran dans la région et à le déstabiliser. C’est dans ce contexte et avec l’appui direct ou indirect de l’impérialisme et des forces réactionnaires que l’organisation de l’Etat Islamique (EI) s’est développée à partir de 2004.

Après 2010 les pays impérialistes n’ont pas trouvé d’autre force qui puisse militairement s’opposer au régime Assad en Syrie, Ils se sont appuyés sur EI et sur d’autres groupes radicaux-islamiques. Et ce en s’appuyant sur le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie qui sont devenus les premiers fournisseurs d’armes à ces groupes. La Turquie a été utilisée comme un passage entre l’Europe et le Moyen Orient. Evidemment chaque pays impliqué a poursuivi ses propres intérêts. Les USA visaient à créer un cordon de sécurité sunnite face à l’Iran chiite. Pour la Turquie il faut ajouter la question du Kurdistan-ouest (Syrie) où le peuple de Rojava a proclamé son autonomie ce que la Turquie refuse chez elle au peuple kurde. C’est par l’EI interposé que la Turquie combat le peuple de Kurde. On sait que la Turquie fournit des armes et que certains dirigeants de l’EI ont été formés en Turquie.

L’EI est loin d’être homogène et stable. Il regroupe des anciens de Guantanamo qui ont participé à la guerre contre Kadhafi en Libye, des ancien soldats de Saddam, des anciens frères musulmans de Syrie…voilà les principales forces composants L’EI. Il est répété dans les médias occidentaux que « des milliers de jeunes européens musulmans se battent dans ses rangs », c’est une réalité mais cette médiatisation sert surtout à dissimuler les responsabilités occidentales de cette situation.

Depuis des décennies on a manipulé et humilié les musulmans. L’impérialisme les a utilisés contre l’URSS dans la guerre d’Afghanistan. Le développement d’Al-Qaïda date de cette époque. Pendant la guerre du golfe, on a encouragé tous les groupes radicaux islamistes contre Saddam. Evidement une forte haine contre l’intervention ou l’occupation impérialiste s’est développée dans les peuples de la région. En l’absence de forces progressistes et communistes anti-impérialistes, le mécontentement a nourri les groupes obscurantistes et fascistes. En Europe des personnes déclassées, rejetées par la société se tournent vers ces groupes à l’Islam « pur ». Pendant un siècle, pour contrer le communisme les USA ont tout fait pour développer une « ceinture verte ». L’organisation des frères musulmans fut le principal fruit de ce travail. En Turquie, en 1980, après le Coup d’Etat qui a été soutenu par l’Europe, et organisé par les USA, des centaines de milliers d’extraits du Coran ont été diffusés en Turquie et dans les montagnes du Kurdistan tout en organisant le massacre, la torture et la déportation pour le mouvement communiste et progressiste. Mais qui sème le vent récolte la tempête. Les impérialistes ont toutes les difficultés du monde à arrêter l’emballement d’une situation qui échappe à leur contrôle et qui permet à l’EI de poursuivre ses objectifs propres.

l’EI n’a pas anti-impérialiste. C’était une marionnette entre les mains des impérialistes qui a rompu ses ficelles. Le but des USA en Iraq était d’établir un pouvoir avec trois composantes : Les Kurdes, Les Chiites, et l’EI comme représentant des sunnites pour affaiblir le régime syrien. Même Obama, n’a pas caché cette stratégie. Mais ces forces sont loin d’avoir un caractère de classe homogène. La bourgeoisie est divisée entre les diverses ethnies et tendances religieuses irréconciliables.

Le régime syrien résiste non sans succès avec le soutien de la Russie et de l’Iran. L’Autonomie de Kurdistan de Syrie, les mouvements des deux dernieres années en Turquie qui renforcent le Kurdistan nord (la partie Kurde de Turquie), l’impérialisme US ne l’avait pas prévu. Ni que les anciens soldats des Saddam feraient alliance avec l’EI. Aujourd’hui les USA et les forces réactionnaires régionales alliées des USA ont perdu momentanément le contrôle de la situation.

Pour redresser la situation à leur avantage les impérialistes occidentaux vont s’appuyer sur le Kurdistan Sud(Irak) seule région qui est stable pour l’instant. Et leur intervention est présentée comme une action humanitaire pour sauver les peuples de la barbarie de l’EI ! Or en 2013 l’EI a attaqué les Kurdes de Syrie, massacré enfants et femmes. Sont-ils intervenus ? Non parce que les pays impérialistes occidentaux et leurs alliés locaux, espéraient que l’Etat Islamique affaiblirait la Syrie et les Kurdes et permettrait d’ériger une barrière sunnite face aux chiites qui soutiennent l’Iran et empêcherait l’autonomie régionale de Kurdistan-ouest.

On pourrait penser que cette nouvelle situation peut favoriser l’indépendance du Kurdistan. Le Kurdistan est séparé en quatre (Iran, Iraq, Syrie et Turquie). Les Kurdes sont divisés. Même s’il est possible que le Kurdistan sud puisse proclamer son indépendance. Mais seulement si elle devient une force mercenaire dans les mains des impérialistes et utilisable contre d’autres kurdes de Syrie ou de Turquie. La pratique de Barzani le prouve. En 2013 Il a fait creuser un fossé à la frontière avec la Syrie pour empêcher que les Kurdes de Syrie se réfugient et se ravitaillent au Kurdistan sud à la suite des attaques de l’EI.

Comment les USA pourraient-ils rétablir la situation en leur faveur ? La mise en place de deux à trois petits états en Irak. Le Kurdistan, Bagdad (chiite) et la frontière actuelle de l’Etat islamique avec une partie de la Syrie qui est sous son contrôle. Par contre les USA et les impérialistes occidentaux, vont essayer de remplacer L’EI avec d’autres forces. Déjà la présence au Golan (la frontière syrienne qui est sous l’occupation d’Israël) d’une branche d’Al-Qaïda, montre que les impérialistes ne veulent pas laisse tranquille Asad, mais ils n’ont pas pour le moment une autre force prête à la remplacer. Le conflit avec la Syrie a dépassé le caractère régional.

Car la question de la Syrie rejoint celle de l’Ukraine, résultat des conflits inter impérialistes. Et même si dans tous ces conflits certaines forces résistent comme rojava (kurdes de Syrie) ou certaines forces progressistes en Ukraine, cela ne change pas le caractère général de ces guerres impérialistes. 1

Quelle est la solution :

Il n y a pas des solutions dans le système capitaliste-impérialiste, ni pour la paix ni pour arrêter des conflits permanents dont dépendent les intérêts des différentes bourgeoisies et des états bourgeois. Seule la force anti impérialiste conséquente, le prolétariat, doit s’organiser pour mettre fin à la guerre et rétablir la paix entre les peuples par la reconnaissance du droit à l’auto-détermination des peuples. Chaque peuple opprimé et tous les travailleurs doivent construire leurs propres forces politiques et militaires pour faire face à la guerre réactionnaire et impérialiste. La faiblesse des forces progressistes au Moyen Orient est liée au caractère de classe bourgeois et petit bourgeois de classe des organisations actuelles.

 

Divisé, le peuple kurde est dans une situation difficile. La Turquie, officiellement ralliée à la coalition militaire prétendue anti Daesh, a placé quelques tanks à sa frontière ; mais elle regarde les bras croisés les assauts djihadistes contre Kobanê et empêche par la force tout passage de combattants kurdes de Turquie vers la zone des combats. Tout en affirmant en parole être dans la coalition anti Daesh,  son but est de laisser massacrer les combattants kurdes pour établir ensuite une zone tampon frontalière avec la Syrie, échappant à la souveraineté de l’Etat syrien.

Aujourd’hui, l’intérêt du peuple kurde est de s’unir. Sa résistance dérange les pays impérialistes et capitalistes régionaux qui le divisent et l’oppressent. Le mouvement révolutionnaire international a le devoir de soutenir les revendications nationales, politiques et sociales, du peuple kurde.

 

ROCML

Septembre 2014

 

 

1 Sujet d’un autre article comment se fait-il que ce conflit n’enflamme pas le prix du pétrole ? Ce que l’on peut dire dès à présent c’est qu’une des raisons de la décision d’intervention aérienne des USA en IRAK et en Syrie contre les forces de l’EI est liée à cette question.

 

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